Le gouvernement s’est séparé de Fienena Richard, ministre de l’Energie. Aucun motif n’a accompagné officiellement le limogeage. Mais le Premier ministre Kolo Roger a expliqué hier que le ministre n’est pas arrivé à suivre le rythme. Le remaniement se limitera-t-il à Fienena Richard ou bien d’autres départs sont-ils prévus ? Une chose est sûre. Six mois sont passés pour le pouvoir, les membres du gouvernement ne sont plus à l’abri d’une évaluation. Mais lorsqu’ils n’ont réellement pu travailler que durant trois mois, il est prématuré de porter un jugement sur leur bilan. Le cas du ministre de l’Energie est plutôt exceptionnel. Le remaniement ne serait prévu que dans quelques mois. Les députés ont mis une croix sur la motion de censure concoctée à l’Assemblée nationale. La majorité ne pense pas que c’est le moment de la déposer, même si certains souhaitent mettre à genoux le gouvernement par ce moyen, étant déçus par la faiblesse des résultats.
Exit la motion
Exit la motion de censure même si les appels au changement de gouvernement sont dans l’air depuis plusieurs semaines. La menace a disparu à l’Assemblée nationale. Une majorité nette soutient la stabilité et partant le gouvernement Kolo Roger. Du moins pour cette session parlementaire. Il n’est pas pour autant à l’abri des retournements de situation. Les alliances de circonstance à l’Assemblée nationale se produisent au gré des humeurs et des intérêts du moment. Les irréconciliables d’hier sont sur la même longueur d’onde pour stopper ou pour déposer la motion de censure. Malgré des motivations différentes, Mapar et mouvance Ravalomanana se retrouvent dans le même camp de la majorité. Qui ne sait pourtant que le Mapar n’a jamais digéré que le poste de Premier ministre sur la base de l’article 54 de la Constitution lui a échappé. La mouvance Ravalomanana, en revanche, est sur le qui-vive, sa participation ou pas à la motion de censure est liée à la résolution du cas Marc Ravalomanana. Si ce dernier ne retrouve pas la liberté mais est toujours détenu dans un camp militaire à Antsiranana, la mouvance Ravalomanana ne pourra pas abandonner son chef de file à son sort en restant les bras croisés. Le dossier Marc Ravalomanana n’a pas bougé depuis son arrestation à sa résidence à Faravohitra. Sa famille négocie avec les autorités pour lui rendre visite une deuxième fois à Antsiranana où il a été placé en résidence surveillée. Les observateurs estiment que l’ancien président de la République ne retrouvera son foyer qu’après la réconciliation nationale. Le sommet des anciens chefs d’Etat serait en gestation mais aucun calendrier n’a encore été fixé pour sa tenue.
Zo Rakotoseheno