
« Nous réclamons la levée de l’interdiction de coupe, d’exploitation et d’exportation de bois, et l’évacuation des stocks de bois d’une quantité de 6 000 m3 », a déclaré Razanarisoa Rose, la présidente du groupement national des exploitants forestiers de Madagascar
La déforestation et la dégradation de forêts s’accentuent au fil des ans malgré les mesures prises étant donné que les solutions apportées restent insuffisantes. Le Groupement National des Exploitants Forestiers de Madagascar (GNEFM) l’a dénoncé lors d’un atelier organisé en partenariat avec le ministère de tutelle et les différents acteurs de la filière bois hier à Ambatobe. En outre, une note circulaire publiée en janvier 2019, qui interdit la coupe, l’exploitation et l’exportation des bois, ne fait qu’aggraver la situation. En effet, l’application de cette note n’a pas fait un suivi sérieux d’ailleurs, selon toujours le GNEFM. Et les marchés locaux continuent d’être approvisionnés en bois illicites.
Camions chargés de bois illicites. « Nous respectons bien la réglementation en vigueur puisque nous sommes des exploitants forestiers formels. Nous n’exploitons, entre autres, que les arbres ayant une grandeur marchande. Et encore, nous nous engageons à investir dans les reboisements d’une quantité cinq fois plus que le nombre de pieds exploités, en partenariat avec les communautés de base. Depuis la publication de cette note circulaire, nous arrêtons de travailler alors que c’est notre gagne-pain. En revanche, nous avons constaté de visu de nombreux camions qui sont chargés de bois exploités illicitement et qui circulent librement depuis nos sites d’exploitation jusqu’au marché », a révélé Rabenarivo Benoît, un exploitant forestier. Tous les autres acteurs œuvrant dans la filière bois comme les commerçants, les menuisiers et les artisans se disent également être victimes.
Plus de matières premières. Face à cet état de fait, « nous réclamons la levée de cette interdiction de coupe, d’exploitation et d’exportation de bois pour que tous les acteurs puissent continuer à travailler normalement. L’évacuation des stocks de bois d’une quantité de 6.000 m3 inventoriés auparavant s’avère également prioritaire », a déclaré Razanarisoa Rose, la présidente du groupement national des exploitants forestiers de Madagascar. En effet, bon nombre d’acteurs, pour ne citer que les artisans et les autres transformateurs, voire même les commerçants qui s’approvisionnent auprès des exploitants forestiers formels, témoignent qu’ils ne disposent plus de matières premières. Il faut savoir également que des centaines de milliers de personnes vivent directement de cette exploitation forestière.
Navalona R.