
La destruction et pillage du site de «Base Toliara» du côté de Ranobe du 17 Avril, a fait le tour des médias et des réseaux sociaux. Même, des journalistes de la Capitale se sont déplacés jusqu’à Antsansiha, Ankilimalinika, Benetse pour voir de près et avoir le cœur net.
L’association MAZOTO (Miaro Aina-Zon’Olombelona TOntoloiainana) ne s’en cache pas et se sent fière même d’avoir bravé «Base Toliara», montré un pied du nez aux autorités qui veillaient sur le site : « Personne ne veut nous écouter, nous, les Masikoro » soutient Tsiamby, celui qui a dirigé l’opération de la destruction et pillage du site de Ranobe. Au cours d’une interview improvisée, samedi 20 Avril à 17h30 au Restaurant « La Colombe » à Tsenengea. Le Colonel Fanapera, tombeur des « dahalo », martèle : « Depuis le début, nous avons demandé l’arrêt des recherches. «Base Toliara» fait la sourde oreille et ne veut rien savoir de nos revendications. Ce qui s’est passé c’est une défense obligée. Les consultations populaires entreprises pour obtenir des permis environnementaux et extractions, sont des simulations et ne reflètent pas la réalité, que «Base Toliara» cache. La radioactivité existe, belle et bien, pendant l’extraction et pourrait causer beaucoup plus de mal, qu’on le pense. Nous n’avons pas été consultés. C’est pour cela que nous demandons à l’entreprise de cesser ses activités, ainsi que le veut l’actuel ministre des Mines, lors de son déplacement sur le site en question. Il faut bien arrêter «Base Toliara», n’est-ce pas ? termine Fanapera »
Réaction des riverains du site. Sans se concerter, les localités avoisinantes se sont réunies le lendemain même de l’accident, et ont déclaré : «Nous n’avons rien à voir avec le vandalisme de Mazoto. Ce sont des mercenaires qui n’ont aucun intérêt dans le projet «Base Toliara». Venant de Toliara et de Morombe, ce ne sont pas des propriétaires des lopins de terre loués à l’entreprise. Ils n’ont pas fait d’accord avec «Base Toliara». Nous demandons à «Base Toliara» de commencer l’exploitation, car nous avons besoin de travailler. Nous sommes étonnés que le ministre écoute plutôt les détracteurs que ceux qui veulent évoluer».
Entre le marteau et l’enclume. En fait, il y a deux camps qui s’affrontent. Ceux qui veulent du travail et qui ont de l’intérêt dans le projet, sont beaucoup plus nombreux que l’autre camp, qui met des bâtons dans les roues. De son côté, le gouvernement malgache, qui a tout permis et qui espère donner du travail à la Région Sud-Ouest, préfère ne pas se prononcer avant les élections des députés. Enfin, le « Dina-Be », gardien de la sécurité, étant en déroute actuellement avec le limogeage de leur patron, le chef de Région, le colonel Rabe Jules, l’insécurité est totale dans la Région Sud-Ouest.
Charles RAZAH