
Dans de nombreux cas, des entreprises et des coopératives de producteurs œuvrant dans le domaine de l’agro-business ont sollicité la certification commerce équitable afin de renforcer leur présence sur le marché international.
Cette fois-ci, des artisans regroupés au sein d’un réseau sont en quête d’un label commerce équitable. « Une table ronde a ainsi été organisé dans le cadre d’un événement organisé tout récemment par le Collectif des artisans « Tena Tsara », et ce, avec la participation de l’Organisation mondiale du commerce équitable (WFTO) en vue de mieux informer les membres concernant les bases du processus de labellisation commerce équitables. Dans la même foulée, nous avons entamé la structuration du réseau des artisans qui se tournent déjà à l’exportation, tout en renforçant les compétences techniques et créatives de nos membres. L’objectif consiste à assurer la complémentarité et la coopération entre les acteurs », a expliqué Jaël Otonia, la présidente de cette entité organisatrice. Il est à noter que cette structure internationale encadre des acteurs du commerce équitable dont entre autres des coopératives qui comptent plus de 4 000 entités à travers le monde. Elle se charge notamment de définir les standards du commerce équitable en promouvant un commerce plus juste et durable à travers la certification des organisations membres de WFTO ainsi que de leurs produits.
Principes clés
« Bien que les pratiques soient alignées avec les principes du commerce équitable, le réseau est en phase de restructuration interne pour répondre aux critères internationaux de labellisation », tient-elle à préciser. Selon cette organisation internationale, les principes clés du commerce équitable sont basés sur la création d’opportunités pour les producteurs marginalisés, l’adoption des pratiques commerciales équitables, la transparence et l’équité et la rémunération juste et stable ainsi que l’amélioration des conditions de travail des artisans. En outre, le respect de l’environnement constitue une exigence particulière afin d’assurer la durabilité des activités tout en se souciant du respect de l’éthique sur tous les maillons de chaque chaîne de valeur. Il est à noter que ce réseau des artisans engagé dans une démarche de labellisation équitable est sur le point de définir une feuille de route commune permettant de développer les filières qu’il juge prioritaires. On peut citer, entre autres, la broderie, la dentelle, les fibres végétales comme le raphia, le « erana » et le « penjy » servant à fabriquer des produits artisanaux haut de gamme ainsi que des huiles essentielles et du bambou, sans oublier le cuir et la soie.
Nouvelle matière
En ce qu’il s’agit du collectif « Tena Tsara », « nous exportons déjà via nos membres des tonnes d’huiles essentielles ainsi que des produits en fibres végétales et de création artisanale qui font vivre des milliers d’artisans », a fait savoir Jaël Otonia. Et elle ajoute que des échanges d’expériences avec des artisans du végétal de La Réunion ont eu lieu dans le cadre de l’événement organisé récemment dans la capitale et dans plusieurs villes de Madagascar. Parlant de la filière bambou en particulier, la coopérative Kanto a assuré la formation des membres du réseau en matière de tissage de cette nouvelle matière en commençant par la vulgarisation de sa technique d’exploitation. D’aucuns reconnaissent que l’obtention d’un label commerce équitable contribue à la valorisation des métiers des artisans tout en offrant d’autres opportunités de marché tant sur le plan national qu’international.
Navalona R.