
Les perspectives ne sont toujours pas bonnes pour la filière vanille. Après une campagne 2023 – 2024 marquée par une forte baisse des prix à l’exportation, celle de 2024-2025 est encore incertaine.
Baisse du prix moyen
Dans sa dernière note de conjoncture économique, la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) indique que « les recettes de la vanille se sont contractées de 15,4 % en 2024 ». Il s’agit selon la Banque centrale de Madagascar d’une réduction des recettes en devises consécutive à la baisse du prix moyen à l’exportation de 74%. Et ce, malgré une importante augmentation de la quantité exportée. Cette crise traversée par la filière impacte durement sur les paysans producteurs en raison des prix dérisoires pratiqués par certains exportateurs. Dans la SAVA, les producteurs commencent à interpeller les autorités pour que ces dernières prennent les dispositions afin d’éviter le pire. Le ministère de l’Industrialisation et du Commerce a déjà annoncé sa détermination à mettre en place une stratégie de protection des intérêts des paysans. Ce département prévoit également un projet de mise en place d’un laboratoire d’analyse pour améliorer le contrôle de qualité de la vanille de Madagascar.
Secteur minier
Pour en revenir aux exportations en générale, la vanille n’est pas le seul produit qui a connu une crise en 2024. « Les exportations de biens ont diminué de 17,2 % par rapport à 2023, en raison de la baisse des recettes générées par la vanille, le girofle, le nickel et le cobalt, et les produits des entreprises franches », précise la Banque centrale. Le secteur minier a connu pire en 2024. « Les exportations de nickel et de cobalt ont baissé de 43,9 % et 47,0 %, à la suite de la diminution du volume exporté et du prix moyen. L’expédition de nickel a reculé de 24,5 % avec un prix moyen de 25,7 %. De son côté, le prix du cobalt s’est contracté de 23,6 %, avec un volume exporté en baisse de 30,7 %. Les exportations sous le régime de « zone franche » se sont repliées de 5,3 %, sous l’effet d’une baisse de 7,2 % du volume, en dépit d’une augmentation du prix de 2,0 % ».
Bonnes performances
Par ailleurs, les exportations de girofle ont diminué de 35,5 %, en raison d’une baisse du volume de 31,0 % et du prix de 6,5 %. Heureusement que certains produits ont enregistré de bonnes performances. En effet, les exportations d’huiles essentielles se sont accrues de 124%, tirées par une augmentation des commandes de 169,6 % et ce, malgré un repli du prix moyen de 16,9 %. Les recettes d’exportations de graphite ont progressé de 26,1 %, à la suite de la hausse du volume de 36,8 %, tandis que le prix moyen a reculé de 7,8 %. Les exportations de cacao en fèves ont bondi de 140,2%, en raison d’un renchérissement de 119,1 % de son prix à l’international, ainsi que d’une hausse des commandes de 9,6 %.
R.Edmond