
« Non ! Ce n’est pas mon Madagascar », un passage de Shao Boana lors de sa participation à la musique du générique de l’Afondasy III 2009. Certes, le contexte était bien différent de ce que les citoyens malgaches vivent aujourd’hui. Dernièrement, le pays revêt un autre visage, celui de la cruauté, de la méchanceté.
Certains Malgaches, stoïques, ont tendance à dire : « les malfaiteurs et les meurtriers existaient depuis la nuit des temps ». Et argumentent, « on lisait ça dans les journaux, entendu à la radio, vu à la télé. Mais, l’avènement des réseaux sociaux ont fortement amplifié les faits ». Sans conteste, les informations sont plus fluides qu’avant. Tout est vite balancé sur facebook sans que les relayeurs creusent le fond avant la diffusion. En revanche, l’inconscience extravagante prend de plus en plus de l’ampleur. Les délires ont pris le contrôle. Par conséquent, dégradante est la société. Les bruits des fers croisés retentissent dans les quartiers car chacun aiguise son arme. Le cœur noirci par la haine, assombri par le chagrin, tout cela peut causer un affrontement spontané. La faim, le fantasme et la jalousie n’ont point de raisonnement. Ainsi, la colère manque de patience et n’attend pas le processus du troisième pouvoir. Pourtant, ce suivant fait de son mieux pour faire régner la justice en dépit des injures qui pleuvent sur son dos. Même si les… enrobés essaient de rassurer en montrant l’exemple, ils sont souvent étiquetés.
En effet, Madagascar traverse une zone de turbulence sans précédent. Apparemment, une frange de la population est atteinte de diverses pathologies psychologiques notamment « le trouble de la personnalité borderline, la dépression, la bipolarité, stress-post traumatique, anorexie mentale ou encore la boulimie nerveuse ».
« Iza re no hanambara fa hoe olona sambatra ? » (qui peut prétendre être un homme heureux ?), se demande le chanteur membre du label Kaïamba, Dédé Fénérive, dans son refrain. Sorti en 1975, ce morceau demeure d’actualité, surtout en cette période de disette pour tous avec ces parents qui voient leurs enfants mourir jeunes par la faute d’inattention de conducteur de taxi-brousse, d’un assassin fou à lier, d’un faux diagnostic de charlatans, de désinformations diffusées sur la toile…
Même errance
Comment ose-t-on comparer celui qui mange du caviar à un Malgache éternellement en période de vache maigre ? Alors que l’auteur de ce verbiage a critiqué avec véhémence les propos de son prédécesseur en répondant à la question d’un journaliste en décembre 2017 « prouvez-moi que les Malgaches sont pauvres ». En effet, les intendants de ce pays ont honte d’assumer la réalité. D’autant plus, leurs… disciples les poussent à dire des balivernes. Enivré par les idées nauséabondes, le peuple devient bohémien !
Iss Heridiny