Le mode de sélection des responsables étatiques, selon un observateur, ressemble à un casting, une distribution des rôles dans une production. L’ancienne administration adoptait cette méthode retorse pour être persuasive. L’image véhiculée était celle d’une personne raffinée, d’une humeur grivoise, leste en propos, en action. En réalité, ce « coup de com » destiné à nourrir les compatriotes de verbiages est devenu, d’une certaine manière, un héritage. Faut-il souligner que le paraître est l’unique option pour parvenir à ses fins… au pouvoir ! Les partisans de l’ancien régime disaient « si tu ne comprends pas aujourd’hui, tu le comprendras demain », ils avaient raison, car dorénavant, leurs successeurs ont bien saisi l’importance de la communication.
Il semble qu’on n’ait pas enterré le passé, car le peuple malgache continue de le vivre au quotidien. Le parfum des feuilles de « l’oranger » récemment renversé se fait encore sentir, hante les esprits. Il est inscrit dans la mémoire olfactive qui rappelle les moments les plus soporifiques de l’histoire de Madagascar. Quoique l’on dise, tout le monde a salué la maîtrise du huitième art de l’ex-locataire de Mavoloha. La pratique de l’adage ancestral « autre souverain, autre coutume » paraît dépassée par le temps. Entre mitafatafa – discuter -, et mifampidinika – se concerter -, seul le vocabulaire change, car la méthode demeure. « J’ai vu des influenceurs, des artistes, les proches collaborateurs assis derrière les journalistes durant l’émission spéciale, j’avais l’impression que c’était toujours l’autre vêtu en treillis. Je me suis dit : même scénario ! », a remarqué un jeune analyste politique, Tioni Randriafano.
Certes, s’opposer radicalement à l’usage serait peut-être difficile. Les belles réalisations, bien qu’elles soient minimes, doivent être accomplies. N’est-ce pas « la continuité de l’État » tant discuté depuis un quart de siècle ! Par contre, les choses ne se présentent pas sous les meilleures augures. Les politiques ont tendance à mettre la poussière sous le tapis afin que les citoyens lambda croient que l’Assemblée nationale ainsi que les institutions sont immaculées.
Iss Heridiny





