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lundi, juin 30, 2025
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Expression : La fête nationale dans toute sa splendeur

Le drapeau malgache flotte dans les airs sur toute la Grande île. Demain, la nation malgache célébrera ses 65 ans d’indépendance. L’hymne « Ry Tanindrazanay malala ô » retentira dans les districts, les villes, les régions. Sur les tribunes officielles, les hauts dignitaires et les intendants civils porteront la main sur le cœur et le chanteront à tue-tête. Un chant d’espoir devant un peuple qui peine toujours à retrouver le sien.

Après la revue des troupes, place au défilé militaire et aux associations locales. Bien entendu, la marche des militaires sera, comme toujours, précise et rigoureuse ; les semelles usées des vieux rangers frapperont le sol avec force, au rythme des fanfares. Pendant ce temps, avec leurs ballerines et mocassins, des écoliers et leurs enseignants défileront malgré la fatigue.

Autrefois, marcher en colonne devant les olobe an-tanàna (notables locaux) n’était pas une fin en soi, mais une petite étape nourrissant un rêve : « Un jour, je serai à leur place ! »
Aujourd’hui, cet espoir semble enterré. Car ceux en costume, sur les estrades, ne font que prononcer des discours qui apaisent les esprits… mais qu’en est-il des actes ?
Le peuple, lui, ne leur en tient pas rigueur. Il sait que les aléas d’un mercredi peuvent les faire chuter s’ils osent défier l’ordre du pouvoir central.

Chaque 26 juin, les fonctionnaires et ceux considérés comme ayant « accompli de grandes choses pour la nation » reçoivent des distinctions : Chevaliers de l’Ordre national, Grand-Croix de deuxième classe… Ce sont les oncles, les grands-pères et les grands-mères. L’État leur témoigne sa reconnaissance !
Mais là encore, des suspicions de népotisme ou de clientélisme ne sont jamais bien loin.

Et qu’en est-il des vrais patriotes, ceux qui ont sué pour leur terre ?
On pense aux institutrices, artisans, médecins, formateurs de paysans, qui exercent dans l’ombre, loin dans les collines, parmi les raketa
Oubliés. Ils sont souvent ignorés par les citadins préoccupés par la flambée des prix des produits de première nécessité.

En somme, la Fête nationale, depuis deux décennies, reflète le quotidien d’un pays à la fois fier et meurtri.
Malheureusement, les feux d’artifice illuminant le ciel n’éclairent pas les maisons délabrées.
Après-demain, ce sera vendredi. Le week-end sera long. Mais la fin du mois, elle, viendra régler les dépenses.

Iss Heridiny

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