Les rumeurs courent vite. Les accusations se répandent comme une traînée de poudre. Chacun se renvoie la balle. Les hauts responsables ont peur d’être éjecté de leur siège. Le peuple ne sait où donner de la tête. À la contracture douloureuse des muscles du cou à cause de l’instabilité nocturne et le délestage, l’info, l’infox ou encore l’intox s’égarent dans ses cogitations .
Madagascar broie du noir. Son avenir paraît sombre. Le pays tend à devenir à la fois un immense laboratoire et un abattoir où l’esprit est entièrement haché. « Mais on essaie de vivre de toute façon », disait un vieux colporteur d’Isotry avec un sourire amer. Des scénarios dignes de mises en scène des hautes personnalités sont à leur paroxysme. Entre perplexité et illusion, elles réalisent un tour de passe-passe en misant sur le fait que la nation reste loin de la vérité. Pourtant, le rappeur Kakanjila fait remarquer dans sa chanson sortie en 2024, « Arakanay anie izio e », littéralement « Nous ne sommes pas dupes ». Effectivement, ce genre de morceau tire sur la corde sensible. Il semble que l’État considère le mouvement actuel comme une mauvaise humeur collective qui va s’estomper. Il attend que la tempête passe pourtant le soleil n’est pas encore revenu. Au contraire, une inondation politique submerge la Grande île. « Gouverner c’est pleuvoir », signe Théodore Steeg. Certes, cette expression de ce résident général au Maroc de 1925 à 1929 n’a pas la même portée dans le contexte de Madagascar. Par contre, elle interprète d’une autre manière la situation susmentionnée. Certains affirment encore que tout va comme sur des roulettes. Une roulette russe peut-être !
Par dessous tout, la grande majorité des compatriotes n’ont pas un accès suffisant à la nourriture. Les ceintures ne se desserrent qu’à l’occasion des fêtes des voisins aisés du quartier. Cruauté du sort, le buffet-libre-service rappelle le drame de la « Colline de la beauté »…
Favorisant les effets indésirables, les microbes sont partout, même dans la politique. Ballonnement, sensation de nausée et douleur crânienne en sont les symptômes. Une pathologie chronique récurrente des mercredis. Les « Malagasy tsy mandady harona » – les Malgaches vulnérables – ont aussi leur maladie, gobant les propos des pseudo-influenceurs. Ceux-ci usurpent le métier des journalistes, balancent des soi-disant preuves appuyées par des images saugrenues. Souvent, ils se rallient avec les opposants tombés en disgrâce. Dès lors, le désordre prend place au détriment des égarés. « L’ignorance garantit la soumission », affirme un adage.
Dans l’ensemble, Madagascar semble bouleversé. La patrie est la proie des problèmes ces quatre dernières semaines.
Iss Heridiny
Diaboliser l’opposition c’est faire le jeu de ce régime des pourritures !
Il n’y a de malices que d’hommes.
La perte de repères de façon constante conduit inéluctablement dans le spectre de la politique clopin-clopant et boiteuse. Mettre les bâtons dans les roues comme unique programme ne peut entraîner la progression. L’anomie est là .