La crise continuera jusqu’à ce que les plaintes soient entendues. Enfin, une étape a été franchie, des vaillants ont pris leur responsabilité car le pays était littéralement à terre. Cette terre des ancêtres- sacrée, la terre des progénitures, « taninjanaka ». Des cortèges dans les villes, les huées sont entendues par les frères Africains, dont la plupart sont sous le joug de vieux dictateurs modernes et envient Madagascar qui semble s’être déchaîné.
Même les enfants n’en croyaient pas leurs yeux. Il y en a un qui demande à ses parents « Puisqu’il est parti, a-t-on un président ? ». Pour couper court à la discussion, ces derniers lui répondent avec une autre question, « Quand iras-tu à l’école ? ». Sur les places et dans les jardins publics, les adultes ne parlent que de la situation actuelle de la patrie. Mardi dernier, des apprentis juristes ont fait des pronostics, lancé des statistiques, comme lors d’un match de foot. Cependant, il y a une différence entre gagner un trophée et prendre le pouvoir !
Son..Ex..s’élance
La Grande-Ile a effectué un pas, son ex- président a été transféré secrètement vers « un lieu sûr ». Pas besoin de rassurer ses compatriotes qu’il est en sécurité. Ceux-ci ne veulent absolument pas avoir de ses nouvelles. Dieu seul connaît ses sentiments. A-t-il le mal du pays, ou a-t-il mal au cœur car il a perdu le beurre, l’argent du beurre … la vache tout entière ? Le beau-père du peuple est dorénavant persona non grata. Ce peuple qui l’a reçu avec honneur, lors de son retour au pouvoir en 2018, a tant souffert au fil du temps puisqu’il tenait le pouvoir d’une « main de fer ».
Le 3 octobre, les Malgaches ont été sidérés de voir le siège de prestige vide, à la caméra avant son allocution. Il voulait sans doute dire : « ceci m’appartient. Personne ne peut me soustraire de là ». Le trône, transformé en balançoire suspendu à des ficelles élastiques, l’a catapulté hors d’Iavoloha, alors qu’il semblait tourmenté par cette atmosphère pesante.
Mélodie plate
À part les infrastructures inadaptées à la réalité du pays, le président récemment déchu n’a fait qu’organiser des « baly manjôfo » partout où il allait. Entre manette et platines, A.N.R a joué… scratché afin de « mettre le feu sur les planches ». Durant 12 ans, l’assistance a entendu la même playlist. Il a embarqué les artistes engagés dans son jeu. Platiniste opportuniste, il adore le feu des projecteurs. Ce qui fait de lui un mégalomane, loin d’être mélomane. Si ça ne tenait qu’à lui, il n’aurait jamais quitté l’estrade d’animation même si sa mélodie sonnait faux. Lassé, les auditeurs ont mis un point d’orgue. Dorénavant, il est « out ».
Le destin est scell
Les idées divergent. Même les spirites ont vu sa chute. Les astrologues malgaches se disaient inquiets à l’observation de l’éclipse lunaire du dimanche 7 septembre dernier. « C’était un mauvais signe ». L’avis de ces grands manitous doit être tenu en compte. D’ailleurs, la tradition malgache se base sur l’art de la prédiction jalousement gardée. « Nos compatriotes ont complètement oublié le fondement de notre tradition. Il est étonnant que les politiciens, en pleine campagne électorale, viennent nous consulter. Ils misent tout. Une fois élus, ils nous écartent… Pour les Vazaha, l’éclipse lunaire peut être une merveille, c’est beau à voir. Nous, les Malagasy, avons tendance à suivre cette conception. En effet, nous ne savons pas réellement ce qui va se passer après. Toutefois, nous sommes convaincus que quelque chose de grave va arriver… », déduit Lova Sahaza, un guérisseur.
Du bye
On joue sur les mots… Son peuple l’a mis dehors. Alors désargenté, il aurait quitté Madagascar et aurait atterri à Dubaï, la cité de l’Or. Revenir à Madagascar ? C’est une… Mission impossible comme lorsque Tom Cruise grimpait sur la Burj Khalifa. Cependant, pour l’ex-président, c’est la fin du scénario. Le théâtre a brusquement baissé le rideau sous les applaudissements des spectateurs qui ont bâillé tout au long de la pièce.
Iss Heridiny
