
20% des travaux sont achevés pour la construction de la nouvelle rocade Nord Est-Est, reliant Bypass et Marais-Masay. Un Plan de réinstallation involontaire (PRI) des personnes touchées par l’expropriation est déjà mise en œuvre, selon le MAHTP.
L’intérêt général prime ! C’est ce qu’a martelé le DG de l’Aménagement du Territoire, Rabe Harimanana, lors d’une rencontre avec les médias, hier à son bureau à Anosy. « Tous les occupants des zones concernées par le projet Nouvelle Rocade doivent quitter les lieux. Cependant, l’Etat indemnise les propriétaires des parcelles expropriées et leur fait bénéficier d’une facilitation de déménagement. Plusieurs autres projets nécessitant un processus d’expropriation seront bientôt mis en œuvre. Nous lançons un appel aux personnes concernées de bien vouloir coopérer pour faciliter les démarches et ne pas retarder la mise en œuvre de ces projets de développement. Vous devez prendre conscience que si l’Etat mène ces procédures d’expropriation, c’est d’abord pour l’intérêt général, ensuite, pour compenser les préjudices que ces projets pourraient causer aux occupants des terrains », a affirmé le DG de l’Aménagement du Territoire, au sein du MAHTP (Ministère de l’Aménagement, de l’Habitat et des Travaux Publics).
Raisonnables. Pour évaluer l’indemnisation, un Comité administrative d’évaluation a été créé. D’après les explications du directeur de la Communication du MAHTP, Harifidy Haja Rahaingoson, la fixation des indemnisations a été faite sur la base des prix de référence sur le marché de l’immobilier, au moment de la réalisation de l’évaluation. « Chacun est donc indemnisé suivant la valeur réelle de ses biens expropriés. Cela concerne aussi bien les terrains que les autres valeurs comme les maisons les activités agricoles ou d’élevage … et même les contrats de location en cours d’exécution », a-t-il précisé. D’après ses dires, ce processus d’expropriation comprend déjà des étapes bien définies par la loi. D’ailleurs, les partenaires techniques et financiers exigent l’application de ces textes. Pour la rocade Nord Est-Est, ce sont l’Agence Française de Développement, (AFD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI) et l’Union Européenne (UE) qui contribuent au financement du projet, outre la forte participation de l’Etat Malgache sur fonds propres. Selon la déclaration du MAHTP, un budget de près de 20 milliards d’Ariary est alloué par l’Etat, pour assurer l’indemnisation des propriétaires des biens inclus dans l’emprise du projet. « L’indemnisation des constructions était prioritaire, avec le paiement de 136 dossiers sur les constructions ainsi que de 277 dossiers sur la location des maisons, les occupations des rizières, les cultures pérennes et les pertes d’activités recensés sur le projet. Une relocalisation temporaire des propriétaires affectés a été réalisé sur l’axe Est et Nord Est du projet Rocade, pour un appui social à ces derniers dans l’attente du déblocage de l’indemnisation », ont noté les responsables auprès du Ministère.
Retard. Malgré ces dispositifs, la crainte des personnes impactées subsistent. D’après les informations officielles, 507 parcelles sont concernées, abritant 1087 foyers. D’après les initiateurs du projet Nouvelle Rocade, des retards sont constatés au niveau de l’indemnisation, à cause de la longue démarche dans la régularisation des dossiers fonciers, de la dégradation avancée des livres fonciers pour quelques parcelles et de la difficulté de préparation des dossiers d’hérédité. Aujourd’hui, 69 parcelles sont déjà traitées, ainsi que 233 doléances. Par ailleurs, un tribunal terrier spécial dédié au projet a aussi été mis en place pour permettre de dénouer les complications liées aux documents fonciers non-retrouvés, détruits ou illisibles. Dans le cas de refus des PAPs à la libération de l’emprise, cela n’a pas d’effet suspensif, mais causera un retard sur certains tronçons du projet.
Antsa R.