Alors que les négociations, plus précisément les renégociations, sont en cours entre l’Etat Malagasy représenté par un cabinet d’avocats international et la Société Ravinala Airports, responsable des travaux de construction du nouveau terminal international à Ivato, les députés décident de lancer une procédure aux fins de faire la lumière sur les rumeurs de détournement et/ou de corruption autour du projet. Trois jours après la fin de la session budgétaire au Parlement, une enquête parlementaire sur cette affaire a été ouverte, sur initiative du député Seth Rajoelina, président de la Commission en charge des Transports et de la Météorologie au niveau de l’Assemblée nationale. La création de cette commission d’enquête parlementaire fait suite aux nombreuses doléances reçues concernant la construction du nouveau terminal international à Ivato, explique-t-on du côté de Tsimbazaza. La décision a été adoptée par les membres de la Chambre basse lors de la séance plénière de jeudi dernier. Seth Rajoelina a été élu président. C’est lui donc qui va diriger l’enquête. Le processus de mise en place de cette structure est désormais au stade de l’élection des représentants des différents groupes parlementaires qui vont former ladite commission d’enquête.
Manœuvres dilatoires. Des barons de l’ancien régime Hery Vaovao hoan’i Madagasikara (HVM) sont dans le collimateur des députés pour cette démarche. En tout cas, l’on sent dans cette affaire le parfum d’un scandale de détournement et de corruption de haut niveau. 240 millions de dollars. C’est le coût de la construction du nouveau terminal international d’Ivato. Une somme colossale que l’Etat Malagasy doit régler à l’entreprise concessionnaire Ravinala Airports pendant 28 ans. Le contrat de concession signé par les responsables de ce consortium avec les dirigeants HVM est d’ailleurs remis en cause par le régime actuel. Ce dernier estime que les travaux effectués à l’aéroport d’Ivato sont très en deçà de ce qui devrait être réalisé pour un contrat de 240 millions de dollars sur 28 ans. Reste à savoir si cette nouvelle commission d’enquête parlementaire réussira à publier des résultats. Contrairement à la Commission d’enquête parlementaire relative à la mise en accusation au sein de la Haute Cour de Justice qui, jusqu’ici, est incapable de sortir des résultats et fait l’objet de suspicions de manœuvres dilatoires.
Davis R