Le plan d’extension du Port de Toamasina doit être bien conçu et étudié, selon l’Association des originaires de la province de Tamatave (ADOPT), qui craint un bouleversement dans la ville, comme c’était le cas en 1972 et 1974.
L’extension du port de Toamasina est impérative, mais comme il s’agit d’un grand investissement, le projet doit être bénéfique, selon les membres de l’association ADOPT. « Nous remercions l’Etat Malagasy, les dirigeants de la SPAT, la JICA et le Gouvernement japonais de leur initiative de développer le Port de Toamasina. Mais nous émettons notre doléance car la première consultation publique sur le projet n’a pas été réalisée à Toamasina mais à Antananarivo en 2011, alors que la ville destinataire du projet est celle du Grand Port. Les originaires de Toamasina savent très bien que suite à l’extension du quai de Toamasina et la mise en place du brise lame ou digue de protection actuelle en 1972-1974, cette infrastructure a créé un changement du courant marin, un ensablement a commencé dans la baie du port. C’est-à-dire, les sables sur la plage actuelle n’étaient là que depuis 1974. Ce phénomène ne s’arrêtera pas si le SPAT ou l’Etat Malagasy ne prend pas les dispositions nécessaires. En 1986, le cyclone Honorie a arraché la phare de la pointe Tanio et a détruit la route du lycée. Le cyclone de 1927 était beaucoup plus puissant que celui de 1986, mais n’avait pas fait autant de dégâts », ont indiqué les membres de l’ADOPT représentés par leur président, Auguste Ramerison.
Alternative. Bref, avec le plan d’extension actuelle qui consiste à construire un prolongement du quai et de la brise lame de 345 m supplémentaires, l’ADOPT est certain que plusieurs infrastructures comme l’hôpital et le lycée seront rongées par le courant marin. « Non seulement la réalisation de ce projet de la SPAT actuel va accélérer l’érosion du littoral, engendrant une destruction importante d’établissements bâtis sur le littoral, mais créera également un ensablement de la baie du port. Nous tenons à informer l’Etat Malagasy et la JICA que la SPAT dispose de 200 ha de terrain inexploité à Tsarakofara, prévu pour réaliser un port sec depuis 1998. Pourquoi ne pas réaliser ce projet au lieu de remblayer des récifs coralliens qui sont notre patrimoine à nous tous, des écosystèmes uniques au monde et parmi les plus riches de la planète. Nous proposons comme solution alternative de réaliser ce projet Port sec, et d’autres projets de développement dans la baie d’Ivondro », soutient l’ADOPT. A noter qu’Ambatovy souhaite également construire son quai de débarquement à côté de son usine dans la baie d’Ivondro. Pour l’ADOPT, la construction de ce port minéralier est une bonne solution, pour la circulation dans la ville, pour l’environnement, et également pour la sécurité des habitants.
Antsa R.
