Le face-à-face entre le gouvernement et le Parlement est repoussé. La tension est toujours latente. D’autres députés manifestent toujours leurs désaccords avec les ministres.
La hache de guerre n’est pas encore enterrée entre l’exécutif et les députés et la tension n’est toujours pas nettement descendue. Quelques jours après le projet de motion concoctée par les députés de la majorité, qui a visé le gouvernement de Christian Ntsay, les passes d’armes se poursuivent entre les partisans du pouvoir. Les ministres qui n’ont pas alors leurs langues dans leurs poches s’en prennent à certains élus de la Chambre basse après le coup qui a fait trembler l’exécutif. Le gouvernement a été à un pas de la destitution.
Haute trahison
Le ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hygiène a réuni la presse, jeudi dernier, et a affirmé que l’initiative des députés à fomenter une motion de censure s’apparente à une « haute trahison ». Une déclaration qui a suscité de vives réactions de la part de la majorité à l’Assemblée nationale. Les foudres de certains députés de l’IRD ne se sont, en effet, pas fait attendre. Encore emporté contre les attaques personnelles infligées contre la présidente de l’assemblée nationale, Paul Bert Rahasimanana dit Rossy, élu sous les couleurs IRD, a fulminé et fustigé Fidiniavo Ravokatra. La « haute trahison » affirmé par ce ministre n’est pas partagée par le député, lequel est visiblement agacé par l’utilisation de cette expression qui peut servir d’un motif de dissolution de l’Assemblée nationale. Rossy est monté au créneau. « Qu’on lui ferme sa gueule », a scandé ce député sur son compte Facebook.
Sénateurs
Quoiqu’il en soit, le gouvernement de Christian Ntsay n’a plus la cote au sein de la majorité de l’Assemblée nationale après le passage à l’acte de beaucoup d’élus IRD. Le fait d’avoir recouru à l’usage de cet ultime dispositif constitutionnel pour se séparer de la team Ntsay témoigne d’une relation tendue entre l’exécutif et les parlementaires de la majorité. « Mauvaise gouvernance » et « faible performance » sont des termes qui ont été évoqués par les députés signataires du projet de motion pour noter le mandat du gouvernement. Et la tension est telle que la séance de face-à-face prévue avec les sénateurs a été également repoussée pour demain s’il était initialement prévu se tenir la semaine prochaine. Quant à l’Assemblée nationale, le grand oral de l’équipe de Christian Ntsay devrait avoir lieu, sauf changement, ce mercredi et jeudi.
Opposants
Une atmosphère délétère va peser sur cet exercice constitutionnel qui lie également l’exécutif et le Parlement. Le gouvernement aura fort à faire pour regagner la confiance des députés IRD. Ce qui peut conduire à une situation où le soutien réel de tous les députés de la majorité au gouvernement devient relatif. De leur côté, l’absentéisme légendaire des députés risque encore de briller durant les différentes rencontres qui sont prévues cette semaine avec le gouvernement. Dans la foulée, les opposants, quant à eux, profitent de la brèche pour enfoncer davantage l’exécutif. Les députés du Tiako i Madagasikara vilipendent certains ministres pour porter également atteinte à la cote du gouvernement. Ils affichent aussi un « soutien indéfectible » à la présidente de la Chambre basse, Christine Razanamahasoa, après l’avortement de projet de motion de censure.
Rija R.