La magie virtuelle aidant, la vidéo a vite fait le tour du monde. Dans la séquence, le ton est monté d’un cran et un échange désobligeant s’est tenu entre lui et un parlementaire. Des menaces à peine voilées ont été entendues par les personnes présentes dont des journalistes. Cette scène s’est tenue dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, il y a pratiquement une semaine. Les deux personnes, la première un activiste qui a soutenu la solidarité du mouvement de la presse pour la liberté d’expression et le second un parlementaire qui devait s’expliquer devant ses pairs de la Chambre Basse concernant justement le sujet. Ils se sont croisés et une invective s’en est suivie. La réponse ne s’est pas fait attendre puisque Andry Andriantongarivo, celui qui est supposé comme le premier du genre à s’exprimer ouvertement, dénonçant par la suite les pratiques malsaines au niveau de nos dirigeants, est convoqué par la brigade criminelle de la police. « Je répondrai présent à mon enquête. J’ai la vidéo sur laquelle mes propos n’ont rien d’injurieux ni diffamant. Les usagers de la grande toile sont d’ailleurs témoins de mes actes. J’en suis presque sûr que ce coup vient d’en haut lieu…» a-t-il expliqué, très confiant. Sur sa page facebook, les encouragements pleuvent. A en croire certains commentaires, des gens pourraient venir même à la brigade criminelle pour manifester leur soutien. La nouvelle a été alarmante pour les usagers du facebook du fait que la loi portant sur la cybercriminalité demeure floue, bien que le gouvernement affirme l’avoir modifiée. En tout cas, on ne connaît pas pour le moment le motif de son enquête. S’agirait-t-il d’une publication gênante sur internet, ou bien une affaire personnelle, ou bien l’invective à l’Assemblée nationale. Il sera entendu par les limiers de la brigade criminelle, section 2, demain dans la matinée. L’affaire pourrait remettre en cause, encore une fois, la liberté d’expression. On en saura beaucoup plus jeudi.
D.R