
Le Fonds Monétaire International a donné son feu vert pour le décaissement de 30,55 millions de DTS pour la Grande Ile.
Le Conseil d’administration du FMI a approuvé avant-hier un décaissement d’environ 42,1 millions de dollars en faveur de Madagascar au titre de la Facilité de Crédit Rapide (FCR). « Il s’agit d’aider les autorités à satisfaire leurs besoins urgents de financement de la balance des paiements », précise un communiqué du FMI qui a également approuvé un programme de référence de six mois, portant sur la période allant jusqu’à fin mars 2016. « Ce programme a pour but de guider la mise en œuvre des politiques, de renforcer les capacités locales, et d’établir des antécédents plus solides ».
Croissance. Mais ce financement ne signifie pour autant pas que le FMI est satisfait de la situation économique qui prévaut à Madagascar. « La conjoncture économique reste difficile. La reprise qui a vu le jour en 2014 n’a pas pris davantage d’ampleur en raison de la forte baisse des cours des produits de base, de chocs climatiques et de faiblesses structurelles profondément ancrées. Dans ce contexte, l’investissement privé est aussi resté faible. La croissance devrait atteindre 3,2 % en 2015, et l’inflation en fin d’année se limiter à 7,9 % », lit-on notamment dans ce communiqué. Pour l’avenir, les autorités ont commencé à mettre en œuvre des mesures significatives pour consolider encore la stabilité économique, et en particulier pour renforcer la mobilisation des recettes, améliorer l’efficacité des dépenses publiques, fortifier les opérations de la banque centrale, et assurer un meilleur fonctionnement du marché des changes.
Subventions. L’abandon des subventions figurent parmi les conditionnalités de ce financement. « Pour améliorer la qualité des dépenses, les autorités vont éliminer les subventions inefficaces aux carburants et réduire la nécessité de recourir aux transferts aux entreprises publiques déficitaires, notamment la compagnie d’énergie JIRAMA et Air Madagascar ». Les autorités vont aussi prendre des mesures pour éviter l’accumulation de nouveaux arriérés intérieurs d’une part et pour apurer les arriérés existants dans les plus brefs délais, d’autre part. La recapitalisation en cours de la banque centrale, la révision de son cadre juridique, et une gestion plus volontaire de la liquidité bancaire renforceront la capacité à maintenir la stabilité des prix et du secteur financier.
Stabilité. Le Directeur général adjoint du FMI et Président du Conseil d’Administration par intérim, Furusawa de reconnaître que « les politiques menées par les autorités ces 6 derniers mois ont réussi à préserver globalement la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. Le décaissement au titre de la facilité de crédit rapide devrait contribuer à catalyser le soutien des bailleurs ». Et de souligner également que « les autorités malgaches ont pris des mesures pour améliorer le fonctionnement du marché des changes, maintenir un taux de change souple, et renforcer les capacités et l’indépendance de la banque centrale ».
Confiance des bailleurs. Pour sa part, le ministre des Finances et du Budget Gervais Rakotoarimanana tient à faire remarquer que « ce n’est pas tellement le montant qui est important mais le retour de la confiance des bailleurs de fonds. Il faut défendre les acquis car ce n’était pas facile de parvenir à ce stade. Il importe maintenant d’œuvrer au développement du pays». Afin d’illustrer le rétablissement des relations avec les bailleurs de fonds, le Grand Argentier de citer notamment la prochaine signature à Bruxelles de l’enveloppe de 518 millions d’euros allouée par l’Union Européenne à Madagascar. Ou encore les 72.800.000 dollars de l’USAID. Sans oublier les approches bilatérales, comme c’était le cas à Dubaï où s’est tenu les 17 et 18 novembre dernier l’« Africa Global Business Forum». L’occasion pour le Ministre des Finances et du Budget de s’entretenir entre autres, avec le Chief executive de la Chambre de Commerce de Dubaï et de faire connaître aux investisseurs étrangers le climat des affaires à Madagascar. En tout cas, pour Gervais Rakotoarimanana, c’est le retour de la confiance et le rétablissement des relations avec les bailleurs de fonds qui est …capital.
R.O





