Antananarivo, la capitale de Madagascar, ne mérite plus son surnom de ville resplendissante ou de ville aux mille lumières. Elle est devenue une ville délabrée, aux rues défoncées, asphyxiée par les gaz d’échappement des dizaines de milliers de voitures dans un état lamentable. C’est un travail titanesque qui attend le nouveau maire de la capitale pour lui faire retrouver son éclat d’antan.
Faire retrouver à Tana son lustre d’antan
Ceux de nos compatriotes qui ont quitté la grande île, il y a quelques années, pour s’installer à l’étranger, n’en reviennent pas du changement constaté à leur retour au pays pour de courtes vacances. Ils sont atterrés par la dégradation des infrastructures de cette capitale qui n’était certes pas reluisante quand ils y habitaient, mais qui avait quand même un aspect présentable. La surpopulation et l’anarchie qui s’est installée ont aggravé le laisser-aller qui existait déjà auparavant. Il y a d’abord les mentalités qu’il faut réformer et rétablir des règles que l’on a abandonnées par clientélisme politique. Pour y arriver, le chemin est très long et les réticences, les refus de changer des habitudes tolérées depuis plusieurs années sont difficiles à combattre. L’assainissement des rues de la capitale est très difficile à entreprendre. Les heurts violents qui ont eu lieu entre marchands informels et policiers municipaux ont défrayé la chronique, mais en ne fléchissant pas, les autorités communales arrivent petit à petit à leurs fins : restaurer l’ordre nécessaire pour embellir la capitale. Les trottoirs sont dégagés non sans mal. Cependant, les marchands à la sauvette évacués reviennent, mais nombre d’entre eux se lassent de ce jeu du chat et de la souris auquel ils sont astreints. Cette première étape est nécessaire avant d’entamer véritablement les travaux d’embellissement de la capitale. La réfection des rues, le nettoyage des trottoirs et le rétablissement des règles d’hygiène, un peu partout, réclament beaucoup d’efforts. Antananarivo ne sera pas encore cette belle vitrine de Madagascar lors des deux sommets internationaux qui vont avoir lieu bientôt.
Patrice RABE