
Journée de la Musique sous le signe de la découverte musicale hier à l’AFT, avec les faiseurs de musique. Après des années de recherche, ils ont amélioré et développé les instruments de musique traditionnels, folkloriques et authentiques.
A l’heure où le monde fête la musique, à l’AFT à Andavamamba, les faiseurs de musique ont refait le monde… ou presque. Rapasy, Ledama, André Rakotoralahy, Ratovo, Zamba, Tony Zah, Timo Razafy, Ragasy et Daniel Marovany ont offert un show exceptionnel durant toute la journée d’hier. Les hommes de l’ombre, des fabricants d’instruments de musique traditionnels et folkloriques malgaches, qui fournissent les musiciens les plus grands et les plus connus, étaient là hier, à l’occasion de la fête de la Musique, pour montrer au grand public les merveilles des instruments typiques. « Valiha, marovany, jejy voatavo, sodina », percussions, « kabosy », banjo et mandoline… autant d’instruments que les Zamba, Ratovo, Rajery, ou encore Justin Valiha utilisent pour être de vrais ambassadeurs de Madagascar partout dans le monde. Mais hier, le spectacle a été différent, car chaque fabricant était là, avec tant de passion, à parler de son instrument.
Evolution. Et pour cause, au fil des années, les instruments de musique traditionnels et folkloriques ont évolué. De la valiha diatonique, André Rakotoralahy a inventé la valiha chromatique, pour obtenir d’autres notes et pouvoir jouer toutes les musiques, en suivant les partitions. C’était en 1983, alors que cette grande avancée n’avait pas mis tout le monde d’accord. Mais grâce à cette invention, la « valiha » sonne autrement, mieux. Zamba, Ratovo et les autres fabricants l’ont améliorée, et pas que dans la sonorité ou dans sa praticité, mais aussi dans son design, sa forme et son poids. « Je me souviens, à l’époque, ma « valiha » pesait 15kg, et pourtant je devais jouer debout plusieurs heures ! J’avais mal au dos » se remémore Zamba, qui joue aujourd’hui d’une « valiha » avec toutes les cordes, même les basses. Il n’est pas le seul, Tony Zah aussi a apporté sa touche de créativité dans la fabrication des « kabosy » et des banjos. Des cordes de guitare et des cases se sont ajoutées au « kabôsy », permettant d’obtenir des notes en mineur, et ces instruments sont aujourd’hui électriques, peuvent être amplifiées, et même être utilisées avec des effets. Un « kabosy » basse a même vu le jour, « une sorte de kabosy basse acoustique électrique qui sonne comme une guitare basse » explique Tony Zah, son fabricant.
En tout cas, fini le temps où la « valiha » ne jouait que des chansons « folkloriques traditionnelles des Hauts-Plateaux, ou des « kabosy » home made. Aujourd’hui, en maintenant la sonorité authentique, ces instruments de musique peuvent tout s’approprier et sonner au rythme de la musique rock, jazz, ou reggae. Dommage que l’événement n’ait duré qu’un jour, on aurait aimé que ce soit la fête de la Musique tous les jours pour les apprécier !
Anjara Rasoanaivo