La robe de la Première Dame a fait le buzz sur les réseaux sociaux. En revanche, la tenue de son président de mari n’a pas, mais pas du tout affolé la toile.
Fashion faux pas
A tout seignHery, tout honneur. A en juger par la qualité du tissu et la coupe parfaite, le costume que le chef de l’Etat arborait à l’occasion du 26 juin portait certainement les griffes, sinon d’un grand couturier, à tout le moins d’un maître tailleur. Peu importe si c’était du Dolce & Gabanna ou une autre marque, des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Seulement, fut-elle assortie à la veste, la cravate ne seyait pas pour l’occasion. Qui plus est, la tendance est au color block. Un fashion faux pas pour « le président de tous les Malgaches » qui n’avait pas à afficher une couleur que le parti au pouvoir s’est appropriée. Ce n’était pas politiquement correct de sa part de parader avec une cravate bleue qui est devenue le signe de ralliement du HVM, car le 26 juin devrait être aux couleurs nationales, en l’occurrence, « maintso, fotsy mena ». La fête de l’Indépendance est celle du pays tout entier et non point l’apanage de la classe dirigeante, encore moins celle d’un appareil politique, quoique certains de ses barons aient tendance à l’élever au rang de parti d’Etat quand ils n’assimilent pas carrément la nation à un Etat parti. Comme c’est le cas dans les pays dominés par un parti unique avec une pensée unique et pour les médias, une ligne éditoriale unique et inique. L’insistance du régime en place à faire passer à tout prix – y compris au sens mercantile – le projet de code de la communication médiatisée à l’Assemblée nationale, n’est pas pour démentir cette tendance qui n’est plus à la mode. C’est du vintage millésimé 1975 comme du temps de la Seconde République avec l’Amiral Rouge. Deux décennies après, le pays a un président qui nous en fait voir du bleu, à croire qu’il en est un lui-même.
R. O
