
Fatima Achimo a répandu autour d’elle le progrès. Elle a mené une vie sociale très active. Première sénatrice de Madagascar du temps de Philibert Tsiranana, c’était une femme d’Etat malgache. Elle était une femme loyale et responsable. Ainsi, elle avait inspiré bon nombre de femmes malgaches du XXIe siècle.
Fille du prince d’Ambanja Saïd Achimo, Fatima Achimo est née le 8 janvier 1931. Issue d’une famille traditionaliste et instruite, elle s’adaptait facilement à la société étant donné qu’elle vivait dans le contexte de la colonisation. Contrairement aux filles à l’époque, elle avait l’opportunité d’avoir une bonne éducation à la base.
La jeune Fatima était une fille brillante. En 1949, alors qu’elle n’avait que 18 ans, elle avait obtenu son Certificat du Second Degré (CSD). Ensuite, elle avait décroché son Certificat d’Aptitude à l’Enseignement (CAE). En 1963, la jeune femme avait empoché son certificat en administration de l’enseignement primaire (Institut des Hautes Etudes d’Outre-mer Paris France) pour devenir institutrice.
De Nosy-Be à Sambava, elle a traversé la région septentrionale de la Grande Ile pour accomplir sa mission en tant qu’éducatrice.
Une mère éducatrice. Femme généreuse, elle était prête à donner tout ce qu’elle avait. Elle adorait les enfants et les protégeait. «L’éducation était très importante pour notre mère» a relevé son fils Jacob Andriampanjava. Institutrice, commissaire général à la protection de l’enfance, secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfant, Fatima Achimo était très engagée. C’est une femme qui a consacré sa vie pour les enfants malgaches. De ce fait, elle avait effectué des nombreux stages. En 1964, elle a passé son stage en nutrition des enfants et droit de la femme aux Etats-Unis. En 1968, elle a assisté au congrès international des femmes africaines au Congo Kinshasa. Ensuite, elle a participé au congrès international des femmes socialistes qui s’est tenu à Strasbourg. La même année, elle atterrit en Angleterre pour une mission les droits de la femme et de l’enfant.
Après dix années d’enseignement et de formation, elle entra dans la scène politique.

Une femme politique. «Notre mère était une pionnière» a affirmé son fils aîné Jacob Andriampanjava. Elle était également une oratrice et avait le sens de la négociation. Sûrement, ce savoir-faire venait de son père, puisqu’elle l’écoutait faire un discours à ses compatriotes lors des différentes cérémonies. En fait, elle apprenait tout du prince d’Ambanja. Gardien de la tradition « sakalava », leader et homme influent de sa région, Said Achimo était avant tout le mentor de sa fille. A part son dévouement dans le domaine de droit de la femme et la protection de l’enfant, elle était aussi une femme politique de la Première République et était proche de l’ancien président Philibert Tsiranana.
De 1947 à 1960, de 1972 à 1991, de 2002 à 2009 Fatima Achimo était une femme qui a traversé les époques. Elle était témoin oculaire de tout ce qui s’est passé à Madagascar. Parmi tant d’autres, Fatima Achimo est une femme qui a marqué le XXe siècle malgache. Elle s’est éteinte le 13 mai 2011.
Iss Heridiny