Il n’est pas possible d’organiser les élections communales cette année. Deux raisons majeures ont été avancées afin de justifier le report pour l’année prochaine. Primo, les statuts de la capitale Antananarivo, des îles de Nosy-Be et Sainte-Marie ne font pas encore partie de la loi sur la décentralisation adoptée et votée récemment par l’Assemblée nationale. Secundo, la convocation des électeurs doit se faire 90 jours avant le scrutin. Il n’est pas possible de respecter la période électorale prévue par le code électoral de mai à novembre. La convocation des électeurs doit se faire 90 jours avant le scrutin. Bien sûr, le code prévoit aussi le cas de force majeure pour tenir en saison des pluies les élections, mais l’Etat n’entend pas y recourir comme par le passé en période de Transition.
Faute d’élection cette année
Le report des élections communales n’écartent pas la CENI-T ( Commission électorale nationale indépendante pour la Transition) de ses missions d’organiser et de superviser les opérations électorales, de traiter et de publier les résultats provisoires des élections, de faire respecter la législation électorale sur l’ensemble du territoire national en vue d’assurer l’organisation des élections libres, justes, transparentes et crédibles, de mobiliser la société civile et de coordonner les activités liées à l’éducation électorale et au civisme, ainsi que de contribuer à l’élaboration du cadre juridique relatif au processus électoral. Le président de la République Hery Rajaonarimampianina a mis une croix sur le flou qui entoure son existence en envisageant de lui donner tous les moyens dont elle a besoin pour organiser les élections communales et régionales. La CENI-T qui a démontré sa grande efficacité lors des élections présidentielles et législatives de l’année dernière est pratiquement retenue pour l’organisation des prochaines élections. En revanche, le sort du PACEM (Projet d’appui au cycle électoral à Madagascar) qui assure le financement demeure un point d’interrogation, car son existence ne devrait dépasser cette année. Mais il ne dépend que des Nations Unies qui suivent de près l’évolution de la situation, en particulier le processus électoral à Madagascar de prolonger la vie du PACEM. Sinon, les avis sont partagés dans l’opinion sur ce report de calendrier. Les uns pensent qu’il profite au parti HVM qui n’a pas fini d’installer sa base dans toutes les communes, les autres y voient un mauvais calcul du régime. Il aurait plus de chance de gagner en profitant du désir de changement qui demeure encore en sa faveur mais qui le sera moins l’année prochaine du fait des difficultés croissantes. D’autres s’interrogent sur les conséquences. Comment faire pour que la Haute Cour de Justice voie le jour dans les douze mois après l’investiture du président de la République ? Quoi qu’il en soit, des juristes constitutionnalistes n’en font pas un problème insurmontable.
Zo Rakotoseheno