L’importance de la réunion de Lima au Pérou avec les bailleurs de fonds de Bretton Woods ne comporte aucun doute pour Madagascar. C’est à ce sommet que les Conseils des gouverneurs du Groupe de la Banque mondiale et le Conseil des gouverneurs du Fonds monétaire international (FMI) se réunissent une fois par an pour discuter du travail de leurs institutions respectives. En ce qui nous concerne, l’objectif principal de cette réunion a été de confirmer l’engagement des partenaires à mobiliser les mécanismes de déblocage rapide et des instruments, pour aider Madagascar à couvrir ses besoins financiers à court terme (appuis budgétaires et appuis projets). Elle a été une occasion de renforcer les liens avec les partenaires techniques et financiers susceptibles d’apporter leurs soutiens au programme du Gouvernement.
FCR en bonne voie
La réunion de Lima n’a été du point de vue d’un diplomate local qu’une réunion intermédiaire, avant la Conférence des bailleurs à Paris en 2016, pour que le gouvernement malgache puisse présenter son plan de travail et son programme afin d’obtenir le soutien des bailleurs et de la Communauté internationale. La délégation malgache revient de cette réunion en affichant de l’optimisme. Le contexte est rude mais les indices sont meilleurs. L’environnement politique est devenu moins instable qu’il y a six mois grâce à la fois au mémorandum pour la stabilité qui a rétabli une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale et aux résultats des élections communales et municipales qui ont permis au parti au pouvoir HVM d’avoir des assises plus fortes et réelles dans les différentes régions de Madagascar. Devant les rapports de forces établis, les bailleurs de fonds seraient un peu plus confiants qu’auparavant sur l’évolution d’une tendance progressive de la stabilité durable favorable politiquement au développement. Le FMI a confirmé à Lima son accord pour une facilité de crédit rapide de 46 millions de dollars et un programme de référence de six mois. Il reste l’examen du Conseil d’administration au mois de novembre prochain. En revanche, la conclusion d’un accord pour la facilité de crédit élargi pouvant aller jusqu’à la hauteur de 80 millions de dollars par an pour trois ans n’est pas encore acquise compte tenu des performances présentées actuellement. Mais pour le moment, l’urgence semble être la relance des deux sociétés Air Madagascar et Jirama qui doivent booster l’image du pays et de son économie. La compagnie aérienne a recruté un nouveau DG dont l’expérience devrait apporter à travers la restructuration un décollage garanti. Quant à la Jirama, le combat contre le délestage est devenu plus intense avec les réparations des générateurs en panne. les prévisions assurent que dans quelques semaines, les délestages ne seront plus que des mauvais souvenirs.
Zo Rakotoseheno