Ce week-end, Antananarivo vibre au rythme de l’esport avec la première édition officielle d’un tournoi d’envergure organisé par la Fédération Malgache d’eSport, sous la houlette de son président, Michael Randrianasoloniaiko.
Avec 560 joueurs et une centaine d’organisateurs mobilisés, cet événement, qui s’étend du vendredi au dimanche, marque une étape décisive pour la reconnaissance de l’esport dans le pays. Fondée après des années d’efforts pour fédérer les acteurs du secteur, la Fédération Malgache d’eSport regroupe cinq grandes associations dédiées à des jeux phares comme Tekken, Mortal Kombat, Counter-Strike, Mobile Legends : Bang Bang (MLBB), Dota 2 ou encore League of Legends. Vingt jeux s’affrontent simultanément lors de ce tournoi, une prouesse logistique pour une première édition. « Assembler tout le monde, c’est une mission. Chaque jeu a ses spécificités, ses besoins en organisation. Mais la passion pour l’esport nous unit », confie Michael Randrianasoloniaiko.
L’événement s’inscrit dans une dynamique internationale. Connectée à l’AISF, la plus grande organisation sportive mondiale, et en lien avec le Comité olympique, la fédération malgache participe à des compétitions sur MLBB (hommes et femmes), Dota 2 et PUBG. Si l’inclusion aux Jeux olympiques de 2028 en Amérique reste en attente de confirmation, l’enthousiasme est palpable. « On attend de savoir quels jeux seront choisis pour commencer à entraîner nos joueurs », explique le président.
Un vivier de talents
Les performances des joueurs malgaches impressionnent. Quatrièmes en Afrique sur MLBB et PUBG, ils dominent le continent sur eFootball. En 2023, un joueur de Tekken s’est même hissé à la 11e place mondiale. « Certains pays participent depuis six ans sans atteindre ces résultats. Ici, le talent émerge rapidement », souligne Michael Randrianasoloniaiko. Cette réussite s’appuie sur une communauté soudée, où les meilleurs encadrent les nouveaux, renforcée par un code de conduite strict.
Accessibilité et inclusion au cœur du projet
Pour démocratiser l’esport, la fédération met à disposition un arsenal impressionnant : 32 PS5, une vingtaine de PC, huit Nintendo Switch et de nombreux écrans. Ces équipements, utilisés tout au long de l’année, offrent des opportunités aux jeunes. Les vainqueurs des tournois locaux décrochent des billets pour des compétitions internationales, avec prise en charge totale. En 2024, 14 joueurs ont voyagé à l’étranger ; cette année, ils seront 15. L’inclusion régionale est aussi une priorité. Si des tournois ont déjà eu lieu en province par le passé, la fédération envisage de déplacer ses prochains événements hors d’Antananarivo. « On veut un tournoi vraiment national, pas limité à la capitale », insiste le président, qui évoque un possible vote ou tirage au sort pour choisir la prochaine ville hôte. Avec 240 joueurs attendus pour les événements de cette année, contre 160 en 2024, la fédération voit grand.
Heriniaina Samson