La cinquième édition s’est tenue à Antsiranana du 20 au 22 octobre dernier. Les habitants de la ville ont découvert la tradition de leurs concitoyens de la région du Sud-est. Zumba, concours miss « viavy Fasha » et carnaval figuraient dans le programme. Invités et participants, tous étaient vêtus de tenues traditionnelles. En fait, le batrelaka est un rythme atypique qui se joue dans la région du Sud-est de Madagascar. Bien qu’il ait été modifié au fil des années par les compositeurs, la base a été conservée. L’interculturalité est le fait d’établir des liens de sociabilité entre des personnes issues de cultures différentes et qui résident sur le même territoire. Le peuple malgache a besoin de se connaître pour se comprendre. La compréhension, ensuite, favorise une convivialité entre deux ou plusieurs groupes humains. Alors, l’initiative de l’Association des Femmes du Sud-est pour le développement va dans ce sens. Le but n’est pas d’imposer sa tradition, mais de l’exposer afin que les autres soient conscients de la richesse culturelle de la Grande île. En outre, dans une ville cosmopolite comme Antsiranana, le communautarisme est exclu. Lieu de rencontre des groupes humains venant de tous horizons, les Tavaratra assistent à une «osmose culturelle». D’une part, les organisateurs du Festival Batrelaka préconisent le fihavanana malagasy. Sous un autre angle, ils sont reconnaissants envers la localité qui les a accueillis depuis la fin du XIXème siècle. L’histoire témoigne également de la migration de ce peuple vers la région septentrionale, du temps de la colonisation. Industrialisée, celle-ci s’avère être un pôle d’attraction. D’où l’installation massive des Antemoro, Antesaka, Antambahoaka… Alors, ces derniers ont emmené aussi bien leur havresac que leurs us-et-coutumes tout en s’adaptant à la vie locale. En somme, le Festival Batrelaka incarne la cohésion sociale et met en valeur l’héritage ancestral.
Iss Heridiny