
Comme tous les ans, inlassablement, le festival Donia débute. Pour beaucoup, cela est synonyme de joie, d’émotions artistiques, de découvertes, de plaisir, de rendez-vous, de retrouvailles et de fêtes. Pour d’autres, c’est une période dense qui arrive, une période de travail, de représentation et de gestion. Pour d’autres encore, c’est le moment de se montrer, de tirer profit de ce public qui va venir, et de lui faire aimer la destination. Mais cela peut aussi être synonyme de bruits, de perturbations du quotidien, de nuisances et d’animations anormales. Les festivals ont eu le vent en poupe. Aujourd’hui, malgré cette saison qui commence, rien n’est moins sûr. Ils ne seraient plus le moyen le plus pertinent d’apporter la culture sur les territoires, de diffuser un contenu de qualité pour des publics renouvelés. Ils seraient banalisés, galvaudés. Dans un monde où les manifestations culturelles sont de plus en plus fréquentes, variées et concernent des publics de plus en plus nombreux, leur rôle dans l’organisation de l’espace et la définition des territoires s’accroît.
Malgré un climat qui peut amener à penser qu’on la néglige, la culture compte de plus en plus pour les habitants, pour les territoires et pour les politiques. On le sait et on peut le remettre en question ouvertement, que la culture est un levier clé de l’évolution de nos sociétés actuelles, lorsque la perte de sens est telle qu’elle touche tant de secteurs et de populations, qu’elle interroge l’identité, le fonctionnement de l’économie, l’utilité du politique, l’équité territoriale, l’« ascenseur social »…
À sa 27e édition, le festival est en étroite collaboration avec la coiffure des îles. Sanna Amida, la présidente et l’une des créatrices du festival Donia et Hermina, coiffeuse réputée dans la ville de Nosy-Be ont réuni leur force pour mener à bien le festival. Féministes et engagées, ces deux femmes sont les femmes de référence à Nosy-Be Hellville.
recueillis par Iss Heridiny