
94 % des lémuriens sont classés menacés d’extinction. A Madagascar où ces primates sont un patrimoine national, les gaspillages, la chasse et les exploitations abusives sont très pratiqués malgré leurs impacts désastreux : une situation engendrée par la pauvreté et l’ignorance.
20 % des primates encore existant dans le monde sont présents à Madagascar. La Grande Ile ne représente pourtant que 0,4 % de la surface de la terre. « Les lémuriens de Madagascar sont composés de 5 familles, 15 genres et 105 espèces. Il faut reconnaître que nous avons encore d’importantes richesses naturelles à protéger. Parmi les pays qui disposent de plus de diversité de primates, Madagascar se trouve à la deuxième place, alors que sa surface ne représente que 7 % de la superficie du Brésil qui est à la première place avec 133 espèces. A la troisième place se trouve l’Indonésie avec 52 espèces, avec une superficie 4 fois plus grande que Madagascar », a affirmé le professeur Jonah Ratsimbazafy, secrétaire général du GERP (Groupe d’études et de recherches sur les primates de Madagascar).
Danger. Les lémuriens n’étaient pas les seules richesses de la faune malgache. D’après le GERP, nombreuses sont les espèces qui ont déjà disparu à cause de la dégradation de l’environnement. « Les lémuriens qui ont déjà disparu pèsent tous plus de 15 kilos chacun. Il y avait même l’Archaeoindris, un lémurien qui pèse 200 kilos, plus lourd qu’un gorille. Aujourd’hui, les lémuriens qui restent pèsent au plus 8 kilos », a évoqué le représentant du GERP. Cette situation est la conséquence de la déforestation et de la chasse. Selon le spécialiste, seulement 10 % de la forêt de la Grande Ile sont actuellement intactes. Les 90 % ont donc été détruites par l’Homme.
Tourisme. Pour le directeur général du MNP (Madagascar National Parks), Guy Suzon Ramangason, protéger les lémuriens revient à protéger leur environnement naturel. « Auparavant, il était facile pour les guides touristiques de trouver des lémuriens pour les touristes. Aujourd’hui, la rareté s’impose de plus en plus. Les touristes ne voudront pourtant pas visiter une forêt vide », a-t-il avancé. De son côté, le Pr Jonah Ratsimbazafy a noté que dans le secteur du tourisme, Madagascar perd des milliers de dollars US pour chaque lémurien disparu. Pour contribuer à lutter contre cette disparition, le Festival mondial des lémuriens sera célébré à Madagascar du 25 au 31 octobre prochain. D’après les organisateurs, il visera à sensibiliser le public sur la valeur du patrimoine unique que représentent les lémuriens, à éveiller l’amour et la fierté pour les espèces de lémuriens endémiques chez toute personne quel que soit son âge, son sexe ou son statut social, à améliorer l’économie par tourisme et ses avantages, à promouvoir la conservation des lémuriens, et enfin à éduquer pour la conservation de ces richesses.
Antsa R.