La région Diana fait parler d’elle depuis le mois de juillet. Des festivals s’organisent ici et là. À Nosy-Be, par exemple, les manifestations culturelles ont débuté depuis la mi-juillet, jusqu’au mois d’août. Doniah, Somarôho, Azala ont fait de l’île aux Parfums un fief culturel durant 20 jours. À présent, c’est au tour de la capitale du cacao d’héberger une grande festivité.
Sôrogno est à sa troisième édition. Une douzaine d’artistes livreront un grand concert sur les planches du Stade d’Ambanja pour cette année. Les artistes du moment seront invités à semer une «ambiance brûlante», Basta Lion, Ceasar, L.Jo, Lico Kinike, Mad Max, Ngiah Tax Olo Fotsy, Rijade, Wendy Cathalina seront présents. Les jeunes de Sambirano vont mouiller leur tee-shirt. Les middles y seront également, en l’occurrence Sisca et Dadi Love. Les anciens ne seront pas en reste, Din Rotsaka prendra également le micro. Du 25 au 28 août prochain, le stade d’Ambanja sera une scène à ciel ouvert. Des milliers de personnes sont attendues ! Les artistes renoueront les liens détachés par l’avènement de la pandémie. Effectivement, ces deux années étaient une période obscure pour les artistes et les organisateurs événementiels. Désormais, le train est en marche. Le festival Sôrogno a pour but de valoriser la culture de la région Sambirano, la capitale des Bemazava. Une ville où la tradition ancestrale est toujours jalousement conservée à travers les rites. D’autant plus qu’Ambanja est le siège des gardiens traditionnels représentés par un ampanjaka. En outre, la modernité, jusqu’ici, n’a pas éradiqué le patrimoine immatériel hérité par les grands-parents ! Les habitants ont pu garder la valeur léguée par les aïeux tout en embrassant le moderne. La preuve est tangible. Sôrogno en est un exemple concret. Ce festival promeut les artistes de la nouvelle génération, les adeptes des rythmes étrangers, et entretient la base. Cette base est la culture.
La concurrence… La région Diana est riche en culture. Ambanja détient celle-ci depuis longtemps. La ville est réputée pour son hospitalité hors du commun. Un atout pour accueillir les visiteurs dont la moitié seront des touristes locaux. L’exploitation de la culture s’avère productive. La stratégie d’attraction du public dans un endroit donné doit être bien pensée. Sôrogno a avant tout un but commercial, les visiteurs seront incités à dépenser un maximum. Cependant, selon les uns, l’événement ne prendra pas de l’envergure, car les noceurs ont puisé leurs ressources durant le festival Somarôho qui s’est déroulé de l’autre côté d’Ankifigny. « Les organisateurs auront du mal à attirer les bambocheurs » a certifié un ancien organisateur événementiel. Mais, tout reste à voir. Les deux années de confinement étaient ennuyantes. Bon nombre d’habitants de la région attendaient impatiemment que la vie quotidienne reprenne son cours. La fête est d’ailleurs un moment où l’on exprime sa joie, l’on se félicite d’avoir survécu ! Entre frustration et espoir, les organisateurs croisent les doigts. La tendance actuelle dans les festivals est d’inviter des artistes internationaux. Pourtant, Sôrogno n’a appelé que les chanteurs de la Grande-Île.
Iss Heridiny