Fête mercantile, ne respectant pas la simplicité de la sainte famille, des expressions utilisées par une partie de la population pour décrire la célébration de Noël.
Si l’euphorie de la magie de Noël a été observée chez la majorité des Malgaches durant la journée d’hier. Le calme, voire l’indifférence à toute cette ferveur a également été constaté chez d’autres. Une indifférence qui pourrait s’expliquer par diverses raisons. Les gens sortaient habillés de leurs plus beaux atours, des vêtements neufs surement achetés spécialement pour la fête de la Nativité. Dans les cuisines, mères, filles, grand-mères et petites filles, pères et fils donnaient tout leur amour et toute leur attention pour concocter les meilleurs plats de l’année. Car, Noël n’est pas une fête ordinaire. C’est également le seul moment de l’année où tous les superflus, tous les excès sont acceptés. Les familles dépenses beaucoup pour ce seul jour. Autant de motifs avancés par les « antisystèmes » pour bouder la fête de la Nativité. Comme l’a fait savoir Rivo Rakotondrasanjy « les actes diffèrent des discours véhiculés pendant la fête de Noël ». « Si la famille de l’enfant loué et vénéré le jour du 25 décembre était une famille simple et humble. Les gens, font tout le contraire de cet esprit de simplicité le jour venu. Ils dépensent beaucoup, ils font tout pour être vus par la société. Le paraitre est maitre-mot et on dépense des fortunes pour ensuite aller remplir les églises » a noté Rivo Rakotondrasanjy.
Commerce. Le côté mercantile de la fête de la Nativité a également été soulevé par Bakar Tamby. Ce dernier qui est historien de profession, explique le phénomène du point de vue historique. « Il faut remonter le temps pour voir l’évolution de cette fête. Si la fête était au début chrétienne, elle a acquit une dimension commerciale et marketing à partir des trente glorieuses. Une période de prospérité en Europe et aux Etats-Unis où les produits manufacturiers étaient abondants. Les gens de l’époque pouvaient donc s’offrir des superflus et c’est ainsi qu’est venu l’euphorie commerciale de Noël » a expliqué notre interlocuteur. Avant de noter « la tendance a atteint les pays du Tiers-monde à partir des années 1990. Les coups de publicité – où l’on voyait le père Noël boire du Coca cola qui est une marque américaine et dont la publicité en soit voulait tout simplement dire que la marque est universelle – la mondialisation et la chute du communisme ont fait que les Malgaches à leur tour se sont pris dans le jeu marketing et commercial de Noël ». La situation actuelle ne serait donc que la suite logique de ce processus de commercialisation de la fête de la Nativité. Point de vue non partagé par les amoureux de Noël qui sont près à tout pour pouvoir vivre une journée extraordinaire sur les 365 que compte une année.
José Belalahy