Pâques est tombée le dimanche 20 avril dernier, jour de solennité chrétienne célébrant la résurrection du Christ. Le lundi 21 avril, place au pique-nique en famille ou entre amis.
Sur toute la Grande île, tout s’est déroulé comme prévu, malgré quelques altercations et comas éthyliques constatés par les hôpitaux des grandes villes et les établissements sanitaires des districts. Pour certains, la consommation excessive d’alcool commence dès 10 heures du matin et se prolonge jusqu’à minuit. La fête comme à la fête !
En réalité, bon nombre de familles préparent cette célébration du bonheur jusqu’à un mois à l’avance. Gérantes du foyer, les mamans remplissent leur calepin avec le programme, le menu, sans oublier la liste des invités. Les marchands et commerçants, eux aussi, déploient leur propre stratégie : une belle opportunité de changer temporairement de produits à vendre.
Outre les friandises qui garnissent les étagères vitrées des boulangeries, les magasins de vêtements des zones littorales proposent des maillots de bain. Depuis le début du mois d’avril, diverses tenues de plage sont exposées à l’entrée des boutiques ou des petites échoppes des quartiers périphériques. À Antsiranana, par exemple, les friperies spécialisées dans les vêtements de baignade s’étendent dans le vaste ensemble commercial de Tanambao I. « Cette fois-ci, j’en ai trouvé un à ma taille », s’exclame Piso (sobriquet), visiblement ravie.
Oui, les maillots de bain de grande taille se faisaient rares auparavant. Les femmes aux courbes généreuses, comme notre témoin, n’osaient pas aller à la plage faute d’habillement adapté ! Les corps enveloppés vont enfin pouvoir pavoiser au bord de la mer. Il faut dire que ce type de tenue met souvent en valeur la silhouette, digne d’un mannequin, bien que les confectionneurs n’aient pas oublié les corpulentes.
À Madagascar, la culture de l’acceptation de soi et des autres n’est malheureusement pas encore bien ancrée. Hormis chez ceux affranchis de la pensée rétrograde, les moqueries à l’égard des personnes ventrues sont encore monnaie courante. Complexées, ces dernières finissent par perdre confiance, s’isolant peu à peu dans leur bulle. Néanmoins, les esprits bienveillants ne sont pas si rares. Les rayons proposant des articles en XXL et 3XL en sont la preuve tangible.
En somme, les deux-pièces derrière les vitrines pendant les vacances de Pâques ne sont pas nouvelles. En revanche, cette année, tout le monde a eu sa part. Ce qui a rendu ce lundi de Pâques encore plus joyeux. Le pique-nique a été marqué par un climat de convivialité, sans complexe…
Iss Heridiny
