A travers la réunion du GIS-M, (Groupe International de Soutien) la Communauté Internationale se penche sur la situation post- électorale. Le GIS-M succède au GIC-M (Groupe International de Contact) depuis mars dernier. Il s’engage à accompagner les dirigeants dans le soutien du développement du pays, autrement dit dans la reconstruction nationale, la relance économique et la mise en place d’une gouvernance efficiente. Six mois après l’investiture du président de la République, le point de vue et les recommandations du GIS-M sont attendus. L’un des premiers constats qui auraient été émis est que, des clauses de la Feuille de route de sortie de crise de septembre 2011 signées par les Acteurs politiques malgaches n’ont toujours pas été appliquées. L’article 20 en particulier, concernant le retour sans condition des exilés politiques, y compris Marc Ravalomanana est resté lettre morte jusqu’à présent.
La Feuille de route au menu
Le Chargé d’affaires américain a cependant ressorti cette clause des tiroirs lors de la commémoration de l’Indépendence day américain en rappelant son existence. Une interpellation en public surprenante. Le GIS-M dont les Etats-Unis sont membres ne pourra plus l’ignorer. On s’attend donc à l’issue de cette réunion du GIS-M à des résolutions plus dissuasives pour que les dirigeants respectent l’engagement de la nation, fut-il la Feuille de route prise pendant la période de Transition. Le moment n’est plus à la dérobade mais à l’application des solutions idoines pour sortir le pays de la crise. Le président Hery Rajaonarimampianina ne fait sans doute pas une priorité de ce retour de l’exilé, mais il ne néglige rien pour instaurer l’apaisement et réaliser la réconciliation nationale qui conditionne toute sa politique de développement. Son geste d’invitation à l’endroit de l’exilé d’Afrique du Sud aux festivités du 26 juin a été grandement apprécié dans l’opinion publique. D’autres questions toutes aussi importantes seront aussi au centre de la réunion du GIS-M. Parmi celles-ci, l’indemnisation des victimes des événements de la période 2002 et 2009. Le ministre de l’Industrie en fait son leitmotiv, après avoir effectué un grand tour de visites d’entreprises victimes de la crise. Dans cette perspective, l’entreprise Tiko pourrait renaître de ses cendres. L’accent sera aussi mis sur le renforcement de l’autorité de l’État, la lutte contre la corruption, l’insécurité et la pauvreté, la promotion de l’État de droit, le renforcement de l’éducation et de la santé, la création d’un environnement propice aux investissements malgaches et étrangers. Toutes ces questions ont déjà figuré dans le dernier rapport du GIC-M. La communauté internationale doit veiller à l’efficacité de son aide dans ces domaines qui continuent de donner une mauvaise image du pays. Tous les regards sont orientés vers cette réunion du GIS-M. L’espoir est que la montagne n’accouche pas d’une souris.
Zo Rakotoseheno