Les récents cas de points de feux relayés récemment par les médias locaux interpellent sur l’urgence de mettre en œuvre des mesures sévères, concrètes et concertées entre les diverses parties prenantes pour lutter contre les feux de brousses et de forêts.
Brûler des collines entières pour les débarrasser des herbes sèches dans le but d’enrichir le sol par les cendres et ainsi d’y voir pousser des herbes fraîches et tendres qui vont servir de nourriture aux bétails. Ou encore, brûler les forêts pour étendre les surfaces cultivables. Des pratiques ancestrales transmises de génération à génération à Madagascar et qui seraient en grande partie les causes des incendies de forêts et de brousses déclarés durant les saisons des feux. Des pratiques agricoles non respectueuses de l’environnement dans la mesure où elles détruisent le sol en impactant de façon néfaste sur sa fertilité, mais surtout qu’elles peuvent s’étendre dans des zones protégées et/ou conservées. Ces faits sont observés dans diverses aires protégées de Madagascar si l’on ne cite que l’aire protégée Menabe Antimena qui se vide de sa biodiversité. Si l’on condamne les personnes responsables de ces pratiques et que l’on prend des sanctions pour dissuader ceux qui voudraient tenter l’expérience, la part de responsabilité de l’agriculture et de l’élevage n’est toutefois pas pour autant soulevée. Les organismes qui luttent contre ces fléaux étant limités au ministère de l’Environnement et du Développement durable, des forces armées comme la gendarmerie nationale, du corps des sapeurs-pompiers et des fokonolona.
Pistes
De son côté, le ministère de l’Agriculture et de l’élevage reconnaît avoir sa part de responsabilité dans la lutte. Notamment, dans la surveillance et la lutte contre les points de feux ou encore dans la sensibilisation des Malgaches sur le danger que représentent ces pratiques et surtout sur l’importance et l’urgence de les abandonner. Pour le cas des feux de pâturage par exemple, Ramilison Harifidy, ministre de l’Agriculture et de l’élevage avance que son département « promeut la culture de diverses espèces d’herbes fourragères résilientes aux effets du changement climatique dans plusieurs régions du pays. Le ministère ne se limite pas seulement à la sensibilisation des citoyens, l’on fournit également les espèces d’herbes fourragères adaptées aux besoins locaux et répondant aux aléas climatiques ». Si des efforts avaient été fournis et que la nouvelle pratique attire les éleveurs et agriculteurs malgaches, « beaucoup reste à faire », nous confie le ministre de l’agriculture et de l’élevage.
José Belalahy