
Ceux qui auraient été appréhendés devraient pourtant subir des sanctions sévères pour servir de leçon.
Faire des feux de brousse est un délit à Madagascar. Les auteurs risquent 5 à 10 ans d’emprisonnement. Mais jusqu’à maintenant, les autorités n’ont pas encore mis la main sur quelqu’un pouvant être suspecté d’avoir été à l’origine de ces feux de brousse. Or, ces mauvaises pratiques risquent de ravager toutes les forêts à Madagascar, si l’on ne prend pas les mesures adéquates, parce que même les aires protégées ne sont plus épargnées. Il est sûr qu’à l’heure actuelle, des feux de forêts sont en train d’avoir lieu dans plusieurs parties du pays, surtout longeant les routes nationales. Et pas plus tard que la semaine dernière, les feux ont encerclé le village de Mangamila sur la RN3, dans la commune urbaine d’Anjozorobe. Heureusement que les feux n’ont fait aucune victime. En fait, malgré l’affirmation du Premier ministre selon laquelle les présidents des « fokontany » seront les premiers à être sanctionnés si l’on rencontre des feux de brousse dans leur localité respective, jusque-là, il semble qu’aucune action concrète de l’Etat dans ce sens n’a été menée. Pour preuve, les feux de brousse ne sont pas encore vaincus. Et les auteurs restent impunis. Or, non seulement cette déforestation brutale et rapide cause des impacts négatifs sur l’environnement, mais également sur la santé publique. Parmi les principales victimes figurent les petits animaux qui vivent dans les broussailles et dans les arbres.
Pauvreté. Ralava Beboarimisa, ministre de l’Environnement, de l’Écologie, de la Mer et des Forêts, interviewé sur la déforestation relative aux feux de brousse à Madagascar, a reconnu que cette pratique néfaste a pris de l’ampleur dans plusieurs régions de Madagascar ces derniers temps. « Et la fumée persistante qui a enveloppé la capitale il y quelques jours en est une preuve vivante des impacts que cela a engendrés », dit-il. Avant d’ajouter : « Toutefois, il ne faut pas oublier que les causes des feux de brousse peuvent être également en relation avec le changement climatique ». Mais pour Madagascar, les principales causes de ces feux de brousse sont la pratique des cultures sur brûlis et le pâturage. Et Ralava Beboarimisa d’affirmer que les feux de brousse sont également liées à la pauvreté extrême des gens qui vivent dans les forêts. Il suggère alors d’intégrer le volet humain dans le terme « développement durable » pour donner le « développement humain durable ». En somme, la lutte contre la déforestation dans la Grande Ile se limite à la sensibilisation et la conscientisation des populations.
Arnaud R.