
Le ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts a organisé un point de presse hier, relatif aux feux de brousse et à leurs conséquences. Sensibilisation et lutte effective seront appliquées à l’encontre de ces pyromanes de la brousse.
Si les nuages qui stagnent dans le ciel de Tanà, et probablement dans tout le pays, causent des troubles de santé, notamment chez les plus vulnérables comme les enfants et les sujets aux maladies respiratoires, les feux de brousse continuent à consumer le pays à une vitesse vertigineuse. Dimanche dernier, le Premier ministre chef du gouvernement a organisé une réunion d’urgence pour discuter de ces feux ravageurs. Deux résolutions ont ainsi été prises : l’organisation d’une grande campagne de sensibilisation, tournée vers les conséquences de ces feux de brousse, et des peines et sanctions qu’encourent les auteurs de ces incendies. Ensuite, il a été décidé qu’il y aurait une synergie entre les départements des ministères de l’Environnement, le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, et le ministère de la Justice et les Forces de l’Ordre, pour ainsi lutter contre ce fléau. A Madagascar, deux ordonnances régissent la lutte contre les feux de brousse : 60-127 et 75-028. Les sanctions vont de 5 à 10 ans d’emprisonnement, mais encore faut-il retrouver les auteurs de ces feux.
Primes. Les feux de brousse sont de véritables pertes pour Madagascar. Il s’agit non seulement d’une attaque massive contre toute une population, puisque les maladies qui en résultent peuvent être chroniques, mais aussi une perte économique. Selon les estimations, les pertes annuelles dues à ces feux de brousse s’élèvent à 450 millions USD. Le feu ravage non seulement les terrains, qui s’appauvrissent davantage et qui ne peuvent donc plus être exploités au mieux, mais entraîne également une érosion rapide, et donc un ensablement des rizières et des barrages. Si l’arrêté interministériel vise donc à sanctionner les pyromanes de la brousse, le ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts veut, de son côté, donner un bon exemple en encourageant la prise de conscience collective des communautés, « fokontany » et « fokonolona ». Ainsi, une prime sera accordée aux communes qui n’enregistrent aucun feu de brousse, qui bénéficieront en plus d’un budget spécifique pour leur campagne de reboisement. Espérant que cette bonne pratique fera tâche d’huile dans toutes les communes.
En attendant, une attention particulière sera accordée à la prévention des feux des bassins-versants attenants aux barrages stratégiques, comme les grands barrages hydroagricoles, hydroélectriques et les barrages de captage d’eau potable.
Anjara Rasoanaivo