Tôt le matin, la place de la démocratie au Magro Fianarantsoa a été quadrillée par les Forces de l’ordre.
La tension monte d’un cran à Fianarantsoa. Les partisans du MAPAR et ceux du Tambatra persistent et signent en organisant des manifestations de rues pour contester les résultats provisoires des élections communales. Et ce, malgré les mesures de dissuasion prises par les autorités locales. Hier, la manifestation prévue par les partisans de Pety Rakotoniaina n’a pas eu lieu. Pour cause, les Forces de l’ordre ont quadrillé la place de la démocratie, au Magro Fianarantsoa tôt le matin. Plusieurs éléments de l’Emmoreg, dont des gendarmes spécialisés venant d’Antananarivo, ont bouclé le lieu, empêchant l’entrée aux manifestants. En tout cas, la journée d’hier a été marquée par un affrontement entre civils. En effet, les jeunes partisans du Tambatra qui ont fait le tour de la ville pour appeler la population à venir sur la place du Magro, ont été pris à partie par des gros bras. Leur mégaphone a été confisqué. Des heurts ont eu lieu entre des partisans du HVM Fianarantsoa et des jeunes Tambatra. Pendant quelque temps, les deux camps se sont attaqués par des jets de pierres. Et ce, sous les yeux des Forces de l’ordre qui n’ont pris aucune mesure pour séparer les deux parties. Violences. Il s’agit donc là du premier affrontement direct entre des partisans des différentes forces politiques, depuis le début des contestations postélectorales. Aux yeux des observateurs, cela risque de prendre de l’ampleur dans les jours qui viennent. Le risque de propagation de ces violences dans d’autres provinces n’est également pas à écarter, avec notamment les partisans de la coalition des candidats malheureux à Toliara qui prévoient de radicaliser leur revendication incessamment. En tout cas, trois arrestations ont été recensées hier du côté de Fianarantsoa. De sources locales, ce sont tous des jeunes Tambatra. C’est certainement la raison pour laquelle les partisans de Pety Rakotoniaina dénoncent un deux poids deux mesures des Forces de l’ordre. Aux dernières nouvelles, ils ont déjà été relâchés. Malgré l’ « échec » du premier jour de manifestation, les « zanak’i Fianar » n’envisagent pas de faire machine arrière. Ce jour, ce sera au tour des partisans du MAPAR et de la candidate Christine Razanamahasoa d’affronter les Forces de l’ordre. Reste à savoir si les Fianarois vont suivre les consignes de la députée d’Ambatofinandrahana qui a lancé hier un appel pour une manifestation pacifique. Histoire à suivre.
Davis R