
La première flambée de la Fièvre de la Vallée du Rift remonte pour Madagascar à 1979. Etant une maladie virale cyclique, la FVR a par la suite frappé la Grande île à trois reprises : 1990-1991, 2007-2008 et 2008-2009.
Actuellement, cette maladie qui frappe les bovins et les petits ruminants et pouvant être transmise à l’homme, semble revenir en force.
Quatre régions
D’après le rapport donné, hier, lors d’une conférence de presse, par le Directeur Général de l’Elevage, Lezoma Tsiry Andriamahatola, 1934 cas sont actuellement confirmés sur la période qui coule depuis fin février dans les 4 régions frappées par l’épidémie. Vatovavy Fitovinany détient le record, avec 1131 cas, soit 70% du total. Atsimo-Andrefana arrive en deuxième position avec 583 cas, suivi de Diana avec 201 cas et d’Atsinanana comptant 19 cas. Le taux de mortalité semble inquiétant, sur ces 1934 cas confirmés, 634 bovins sont morts de la maladie. Par ailleurs, l’on n’enregistre pas encore de cas de transmission de la maladie à l’Homme. Le nombre élevé de cas dans Vatovavy Fitovinany s’explique par l’humidité de la région, où les moustiques se font nombreux. Ces derniers transmettent la Fièvre de Vallée du Rift par leurs piqûres.
Mesures
Face à la situation, le gouvernement a pris les mesures qui s’imposent. « On a commencé par la sensibilisation des éleveurs sur les attitudes qu’il faut adopter pour freiner la propagation de la maladie », a expliqué le DG de l’Elevage. Notamment, le débroussaillage des zones de contamination et la plantation de cyprès et de tomates pour éloigner les moustiques. Sur le plan administratif, les autorités régionales prennent des mesures pour isoler les animaux contaminés, notamment des mises en quarantaine qui empêchent tout déplacement intercommunal de bovins et de petits ruminants. Comme il n’y pas de traitement spécifique contre la maladie, le gouvernement s’efforce actuellement d’acheminer dans ces régions des médicaments comme les anti-parasites, les vitamines et les fortifiants. Des vaccins pour prévenir la flambée de FVR chez les ruminants sont également disponibles et une campagne gratuite de vaccination sera menée pour faire face à l’urgence. Les vétérinaires et ceux qui effectuent les inspections des viandes sont dotés de kits de protection. En somme, le MAEP prend actuellement toutes les dispositions pour limiter les dégâts.
Avenir meilleur
Mais le gouvernement malgache ne se limite pas aux actions d’urgence. Pour un avenir meilleur de la filière bovine, les autorités avancent dans le projet de traçabilité et d’identification électronique des ruminants dans la partie Sud de l’île. Un dialogue interministériel ayant pour but l’implication de tous les acteurs publics de la filière bovine et la synchronisation de leurs actions a eu lieu le 13 avril 2021. Ce dialogue a engagé le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), le ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation (MID) et le ministère de la Défense nationale (MDN) ou encore la Gendarmerie. «Toutes les parties prenantes s’activent pour mener à bien ce projet. L’objectif est d’améliorer le système d’identification et de traçabilité de nos bétails en incluant tous les acteurs publics de la filière avec la digitalisation et la dématérialisation », a précisé le Directeur Général de l’Elevage.
200 000 boucles
«Les équipements pour le lancement du projet pilote du nouveau système d’identification et de traçabilité du bétail à Madagascar (LITS) sont d’ailleurs prêts. Le MAEP a déjà procédé à l’acquisition de 200 000 boucles électroniques infalsifiables. Le système d’exploitation pour l’enregistrement de la base de données et les outils d’identification sont également déjà acquis. Une première opération de bouclage de bovins sera entreprise dans les régions Anosy et Androy. Cette opération sera précédée d’une descente sur place que vont effectuer des médecins vétérinaires, des techniciens du MAEP et des informaticiens. Ils auront à préparer et à former les éleveurs sur cette opération », selon toujours le DG de l’élevage qui a profité de l’occasion pour rappeler que « le nouveau système devra améliorer l’identification et la traçabilité du bétail, de manière infalsifiable. Il est censé faciliter le suivi sanitaire des cheptels et la synchronisation des travaux interdépartementaux ».
R.Edmond.