Le projet Livestock identification and traceability system (LITS) est destiné à améliorer l’identification et la traçabilité du bétail, de manière infalsifiable. Il va faciliter le suivi sanitaire des cheptels et la synchronisation des travaux interdépartementaux de tous les acteurs.
Bouclée. La phase de préparation du projet LITS, financé par la Société Financière Internationale (SFI), un groupe de la Banque mondiale, est terminée. La direction générale de l’Elevage qui en est l’organe d’exécution passe à la vitesse supérieure après que le président de la République, Andry Rajoelina, a donné le départ en posant lui-même les premières boucles électroniques infalsifiables, durant son déplacement dans le Sud, la semaine dernière. L’Etat est en effet fortement impliqué dans ce processus de traçabilité sur la digitalisation.
50 000 zébus d’ici fin 2021
Comme l’a annoncé le chef de l’Etat, le marquage de 50 000 zébus dans quatre régions de Madagascar, à savoir Anosy, Atsimo Andrefana, Ihorombe, Androy, sera fait d’ici la fin de l’année 2021. Une grande étape vers des réformes en profondeur de la filière bovidé quand on sait que le recours aux boucles électroniques permettra de lutter contre les fraudes mais surtout d’améliorer le suivi sanitaire et de déplacement des bovidés. À terme, le projet LITS permettra non seulement de lutter contre l’insécurité en milieu rural provoquée par les vols de zébu, mais également et surtout de booster la filière bovine pour qu’elle contribue à l’autosuffisance alimentaire du pays. Mieux, la nouvelle traçabilité de la filière est une étape décisive vers l’ouverture du secteur de l’élevage sur les marchés d’exportation. Avec ce que cela suppose comme avantages économiques puisque l’élevage bovin deviendra alors une source importante de revenus pour les éleveurs, mais aussi un grand contributeur en matière d’apport en devises. Ce sont d’ailleurs les objectifs de la Société Financière Internationale et du ministère de l’Agriculture et de l’élevage dans cette opération. « Le projet permettra aux propriétaires de zébu d’améliorer leurs revenus, tout en équilibrant la durabilité et la sécurité alimentaire au niveau national, et de disposer d’un moyen de devenir le principal fournisseur de viande de la région », a déclaré le ministre de l’Agriculture et de l’élevage, Harifidy Ramilison.
Détermination
En somme, le projet LITS va ouvrir la voie à un secteur de l’élevage plus professionnel et capable d’apporter des résultats économiques palpables. L’initiative est, en tout cas, saluée par la population locale qui, depuis les actions de communication et de sensibilisation menée sur place, croit de plus en plus en l’efficacité de ce nouveau système basé sur la digitalisation. À l’instar de la mairesse d’Ankaramena, Arline Attalah, qui a tenu à saluer les démarches de l’Etat dans la considération du potentiel de sa commune, en matière d’élevage bovin. Faut-il en effet rappeler qu’Ankaramena est un grand marché interrégional de bovidés. La mairesse d’Ankaramena n’a d’ailleurs pas hésité à demander au président de la République d’engager des travaux pour l’amélioration de la place de marché aux zébus de sa commune. En tout cas, le chef de l’Etat a montré sa détermination à prioriser le développement de la filière bovidé pour booster l’économie du Grand Sud, mais aussi de l’ensemble du pays. Bref, avec l’assistance financière et technique de la Société Financière Internationale, la détermination des acteurs mais aussi l’engagement du gouvernement à appuyer la filière bovine, et l’avenir socio-économique du Grand Sud, semble présenter de bonnes perspectives.
R.Edmond.