Madagascar maintient sa renommée internationale en tant que producteur de meilleur cacao fin 100% au monde.
Depuis ces dernières années, le prix des fèves de cacao ne cesse de flamber, aussi bien sur le marché local qu’international. « Il atteint jusqu’à 45 000 Ar le kilo au départ d’Ambanja, la région de production de cacao, si l’on parle de la qualité supérieure, et ce, au profit des collecteurs et des planteurs, mais au détriment des artisans chocolatiers et des formateurs », a déploré Achille Rajerison, fondateur de la chocolaterie école Edenia.
« Il y a un an, nous achetions cette matière première à 18 000 Ar le kilo. Lors de la création de notre école, il y a quatre ans, nous nous en procurions à 5 000 Ar le kilo. Si cela continue, nous ne pourrons plus poursuivre nos activités de formation, tandis que les artisans chocolatiers risquent également de fermer leurs unités de production, faute de disponibilité de ces fèves de cacao, sans compter leur prix qui devient inaccessible », a-t-il poursuivi.
12 000 USD la tonne
Il précise que cette matière première, très prisée sur le marché local et international, se vend également à 35 000 Ar le kilo pour une qualité non encore sélectionnée. Cependant, « les transformateurs ne s’y intéressent pas, car ils recherchent la meilleure qualité pour produire du chocolat », ajoute-t-il.
À noter que le cours des fèves de cacao s’affiche actuellement à 12 000 USD la tonne, contre 11 200 USD en décembre 2024. Cette flambée des prix sur le marché international est due principalement à la baisse de la production de cacao dans les principaux pays producteurs, comme la Côte d’Ivoire et le Ghana, alors que la demande ne cesse d’augmenter.
Face à cette situation, Achille Rajerison a présenté des recommandations au ministre de l’Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa, lors de sa visite dans les locaux de l’école Edenia récemment.
Mesures adéquates
« Nous prévoyons de travailler en étroite collaboration avec les communautés locales pour relancer la plantation de cacaoyers à Vatomandry, en mettant en place un projet d’agro-business », a-t-il annoncé.
Par ailleurs, il estime qu’une restructuration de la filière cacao est indispensable. « Les formateurs et les artisans chocolatiers doivent être intégrés dans la chaîne de valeur cacao en rejoignant le Conseil National du Cacao. L’État devra prendre des mesures adéquates à travers cette entité, afin d’allouer 2 à 3% de la production nationale de cacao à la transformation locale, au profit des artisans, pour créer plus de valeur ajoutée », a-t-il plaidé.
Navalona R.