
Un atelier de réflexion et de concertation sur la stratégie de gouvernance intégrée pour le développement du secteur élevage se tient depuis hier à Antsirabe.
Organisée par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAEP), cette rencontre qui réunit de nombreux acteurs publics et privés vise essentiellement à recueillir les attentes et les propositions de toutes les parties prenantes en vue de définir une stratégie de gouvernance intégrée pour redynamiser le secteur de l’élevage.
Nouveau souffle
L’objectif est de définir une stratégie de gouvernance afin de réaffirmer la place de ce secteur dans l’économie nationale. « L’idée est de parvenir à identifier ensemble les contraintes et les mesures à prendre pour la redynamisation de l’élevage à Madagascar. L’implication de tous les acteurs devrait nous permettre d’avoir de meilleurs résultats et d’atteindre notre objectif d’autosuffisance alimentaire », a expliqué Lova Gontare Ramaroson, directeur du cabinet du MAEP. En somme, cette mobilisation des acteurs permettra d’insuffler un nouveau souffle pour ce secteur qui a encore besoin d’être développé. En effet, pour l’heure, la production nationale ne satisfait pas encore les besoins locaux. Le développement de l’élevage du pays se heurte à plusieurs blocages comme la difficulté d’accès aux infrastructures et aux matériels de production. En effet, les petits producteurs ne disposent que d’un très faible pouvoir d’achat pour y accéder. Ainsi, il s’avère encore très difficile pour eux d’exporter leurs produits en raison des exigences sanitaires des pays de destination. La valorisation et l’opérationnalisation des agents de l’Etat assignés à l’élevage au niveau des différentes structures centrales et régionales restent également un challenge pour le ministère.
Partenariats
Dans cette perspective de relance de la filière élevage, le MAEP va impliquer davantage les petits éleveurs. Et ce, afin de permettre à ces derniers de parvenir à nouer des partenariats avec l’administration et les PTF pour que leurs activités puissent devenir un instrument d’amélioration de leur niveau de vie. « Les petits éleveurs ont un potentiel qui peut leur permettre de contribuer activement au développement du pays », a soutenu Mahefa Heriantenaina, président de l’association Fekritama (Fivondronamben’ny tantsaha eto Madagasikara). Ce groupement compte plus de 36 000 ménages membres mais leurs activités demeurent pénalisées par l’insécurité ou encore par des techniques inadaptées au contexte actuel. « Il nous faut trouver des moyens pour bénéficier de l’appui de l’Etat, afin que les projets et financements destinés au monde rural puissent avoir un réel impact sur nous. Mais il faut également penser à travailler sur le changement de comportement des éleveurs pour qu’ils ne se contentent plus d’être seulement des demandeurs d’appuis mais des acteurs capables de contribuer au développement », a-t-il expliqué.
Projet de gouvernance
Pour le MAEP, cet atelier a également été une occasion pour mettre en avant son projet de gouvernance du secteur de l’élevage. Le Directeur Général de l’Élevage, Tsiry Andriamahatola Lezoma, estime que d’énormes efforts doivent être mobilisés pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, et ce grand défi engage toutes les parties prenantes. Ce responsable a ainsi avancé entre autres le renforcement de la mise en relation des ménages agricoles avec les opérateurs de marché. Notons que la Société Financière Internationale (SFI) du groupe de la Banque mondiale a également participé à cet atelier. Eric Beantanana de la SFI a apporté des explications sur les principaux axes de financement du secteur de l’élevage. Il est attendu, à l’issue de cet atelier, l’élaboration de l’ébauche de cette nouvelle stratégie, la redéfinition du cadrage institutionnel et législatif, l’opérationnalisation de la plateforme d’échange intégrée et multisectorielle qui accompagnera la finalisation et la mise en œuvre de cette stratégie.
R.Edmond.