
En nette régression, tant en quantité qu’en qualité. La production de girofle de Madagascar l’est, et ce, faute de service d’accompagnement des acteurs opérant dans cette filière porteuse.
En effet, le pays exporte notamment des girofles de qualité grade 3 alors que le Zanzibar et les Comores parviennent à expédier des produits de grade 1 sur le marché international. Pour cette campagne d’exportation 2020-2021, le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, a délivré des agréments aux 95 exportateurs classifiés en deux catégories, à savoir catégorie industrielle pour 40 entreprises et catégorie artisanale pour 55 autres sociétés. De son côté, le groupement des exportateurs de girofle et d’autres épices de Madagascar, connu sous le sigle de GEGM, a fait savoir que cette nette régression de la production de girofle est due principalement aux aléas climatiques survenus depuis le début de l’année 2020 ainsi qu’au cycle de l’arbre.
Image ternie. Et parlant de la qualité grade 3 exportée par la Grande île, Sesy Soja, le coordonnateur national du projet CASEF (Croissance Agricole et de Sécurisation Foncière), a fait savoir que le non-respect des critères exigés sur le marché international constitue la principale raison. « On peut citer, entre autres, l’éclat de couleur des clous de girofle et le taux d’humidité de ce produit de rente. Il se pourrait également que l’on dispose d’une infime quantité de production de qualité grade 1, ne permettant pas au pays d’être compétitif à l’exportation », d’après toujours ses explications. Mais ce n’est pas tout ! « L’image de Madagascar sur le plan international est ternie en raison de l’exportation des essences de girofles contenant une adultération des produits comme les résidus d’huile moteur. En conséquence, les importateurs se tournent vers les autres pays producteurs concurrents dont, entre autres, le Sri-Lanka », a-t-il enchaîné.
Base productive. Face à cet état de fait, le projet CASEF apporte son appui à cette filière en commençant par la reconstitution de la base productive de girofle dans le but de redorer l’image de Madagascar à l’échelle internationale. En outre, « nous allons soutenir tous les acteurs de cette chaîne de valeur, allant des producteurs jusqu’aux exportateurs, en réorganisant la filière. Les accompagnements portent également sur la diffusion des informations utiles pour les producteurs, les collecteurs et les contrôleurs au niveau local ou à la frontière. Le développement et la capitalisation des relations commerciales entre les producteurs et les opérateurs ne sont pas en reste, sans oublier la promotion de l’interprofession inter-régionale pour les épices », a évoqué Sesy Soja, le coordonnateur national du projet.
Navalona R.