Près de 243 paysans du fokontany d’Antsakoamadinika à Miandrivazo ont pu relancer la filière lingot blanc cette année.
Miandrivazo est réputé mondialement pour la production de haricot. Ce produit est encore très prisé sur le marché international. Cependant, l’offre de Madagascar a connu une chute depuis ces derniers temps en raison de la dégénérescence de cette filière porteuse. En effet, la production de haricot ne cesse de se dégrader tant en quantité qu’en qualité étant donné que les paysans n’ont pas pu avoir accès aux semences de qualité. Ces derniers ne disposent pas non plus de moyens financiers leur permettant d’exploiter efficacement leurs parcelles de terrain. D’où, une baisse conséquente de leurs sources de revenu, entraînant par la suite des conflits sociaux et la recrudescence de l’insécurité dans le district de Miandrivazo, qui plus est qualifié de zone rouge des dahalo.
Quartier déserté. Pour remédier à tout cela, deux entreprises œuvrant dans le secteur de l’agri-business dans de nombreuses régions de l’île, y ont mis en place une coopérative dénommée « Miharo Raiky » regroupant différents acteurs de la filière haricot. Un projet de relance de la production de ce lingot blanc a été lancé dans le fokontany d’Antsakoamadinika. « Ce quartier a été déserté avant en raison des conflits sociaux entre les familles de producteurs. Ces derniers n’ont pas pu en même temps exploiter leurs parcelles de terrain à cause de la recrudescence des vols de bovidés. La coopérative a ainsi mobilisé des engins pour labourer leurs terres. Des semences sélectionnées sont mises à leur disposition. Les 243 paysans membres de la coopérative ont pu redémarrer leur campagne de production de haricot en exploitant 505 ha. Au moment de la récolte qui est prévue pour bientôt, ils remboursent le coût de revient à leur juste prix. Il faut savoir que les paysans font des emprunts auprès des usuriers pour labourer leurs terres et acheter des intrants agricoles à chaque campagne de production et les remboursent avec un taux d’intérêt de l’ordre de 100% au moment de la récolte », a expliqué Faly Rasamimanana, le directeur général de la société Faly HORDEA, un des initiateurs de ce projet intégré.
Atteinte des ODD. Il reste convaincu que l’implication de toutes les parties prenantes dans la résorption des problèmes sociaux de la population en milieu rural contribue à la lutte contre le phénomène dahalo dans la partie Sud de l’île. « On doit ainsi la soutenir à promouvoir des activités génératrices de revenus comme cette relance de la filière lingot blanc combinée avec l’élevage caprin ou l’élevage piscicole afin d’améliorer leurs sources de revenu, et ce, d’une manière pérenne. Un comité d’éducation composé de notables, de chefs d’église, d’enseignants, d’opérateurs locaux et d’associations, a également été mis en place pour assurer la promotion de l’éducation y compris l’instruction civique au profit de la population dans le fokontany d’Antsakoamadinika, et ce, à travers des émissions radiophoniques. Par ailleurs, nous avons mobilisé près de 80 hommes dont la moitié a été considérée par la communauté comme étant des dahalo, pour réhabiliter des pistes rurales en effectuant le traitement des points noirs avec des engins. Ils se sont engagés à travailler volontairement étant donné que cela permet d’évacuer leur production sans oublier la libre circulation des personnes. Ce projet intégré mené par la coopérative Miharo Raiky contribue à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) », a-t-il conclu.
Navalona R.
