
On recense près de 9 millions de bovins dont environ 90 000 sont de race laitière à Madagascar.
Ceux-ci procurent une production nationale de lait autour de 100 millions de litres par an. « Ce volume de production reste encore très faible. Il en est de même pour la consommation de produits laitiers. En effet, la population malgache en consomme 5 à 7kg/habitant /an contre 20kg/habitant/an en moyenne en Afrique et 250kg/habitant/an en France », a expliqué Haingotiana Razafindraibe, le PCA de Malagasy Dairy Board (MDB) lors d’une conférence de presse hier à son siège à Anosimasina.
Lait de qualité. Cependant, le triangle laitier regroupant les hautes terres centrales, est favorable à l’élevage de vaches laitières compte tenu de son climat tropical et de l’existence de vastes plaines propices à la culture fourragère. « Le MDB a été ainsi mis en place en 2004 dans le but de promouvoir et de coordonner le développement de la filière lait à Madagascar. Pour ce faire, de nombreuses actions ont été déjà entreprises depuis ses quinze années d’existence. Il s’agit de la structuration de tous les acteurs opérant dans la filière or blanc, qui sont entre autres, les groupements d’éleveurs, les collecteurs, les transformateurs et les industriels. La professionnalisation de ces groupements d’éleveurs en matière de culture fourragère, de qualité,d’hygiène et d’insémination, a été également priorisée. Il y a eu une distribution des bidons en aluminium pour la conservation du lait. Maintenant, nous nous engageons à assurer l’approvisionnement en lait de qualité des consommateurs autour de la ville d’Antananarivo, via le projet ASA financé par l’Union Européenne. Des points de collecte de lait de qualité viennent d’être inaugurés. La sensibilisation de la population à consommer du lait et de ses produits dérivés, n’est pas en reste », a-t-il évoqué.
Spéculateurs. Par contre, le MDB reconnaît que des spéculateurs effectuant la collecte de lait durant la période de production, ne sont pas encore maîtrisés alors qu’ils mettent en péril l’avenir de cette filière porteuse. En effet, « les transformateurs ne sont plus approvisionnés régulièrement car ils achètent le lait entre 1.300 Ar à 1.400 Ar le litre contre 1.200 Ar en moyenne. Ils les revendent pourtant au même prix à Anosy, 67ha, Ambodin’Isotry et à Andrefan’Ambohijanahary. Les analyses effectuées ont montré que ce lait vendu dans ces quartiers contient des additifs comme le poudre de manioc, l’urine et le formol », a-t-il dénoncé. Ce groupement d’intérêt économique interpelle ainsi les autorités compétentes à prendre des mesures car cela constitue en même temps un grand danger pour la santé publique.
Journée de fourrage. Par ailleurs, le MDB va célébrer son 15e anniversaire cette année. Pour commencer, une messe sera organisée le 20 février à l’ECAR St François Xavier à Antanimena. Une journée de fourrage grande saison aura ensuite lieu à Tsiroanomandidy le 8 mars. Ce sera suivi d’une journée de fourrage de contre saison à Fianarantsoa. Et le 01er juin 2019, une foire du lait sera organisée au palais des Sports à Mahamasina. La célébration sera clôturée par un gala-déjeuner le 23 novembre 2019.
Navalona R.