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jeudi, juillet 10, 2025
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Filière lait : Près de 25% de la production invendus à cause du covid-19

Bon nombre des acteurs opérant dans la filière lait sont fortement touchés par la crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19. 

Les éleveurs de vaches laitières, notamment ceux dans la région de Vakinankaratra ont, entre autres, du mal à écouler leur production faute de preneur.  Les transformateurs ne parviennent pas non plus à commercialiser leurs produits laitiers en raison de problème de transport et de la faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs. En tout, « les impacts du covid-19 sur la filière sont toujours non négligeables. En effet, près de 25% de la production laitière, y compris les produits dérivés, sont invendus sur le marché de la Capitale », a exprimé Haingotiana Razafindraibe, le président du conseil d’administration de MDB (Malagasy Dairy Board).

Production compromise. La preuve, « on peut observer des paysans qui vendent du lait cuit conditionné dans une bouteille en plastique au bord de la route nationale No 7 menant vers Antsirabe. C’est principalement visible à partir d’Ambatolampy ainsi qu’à Ilempona. Et ils sont nombreux à se lancer dans ce genre d’activité », a-t-il soulevé. Et lui d’ajouter que les conséquences du premier confinement au début de la crise sanitaire ainsi que ce reconfinement après un certain assouplissement des mesures restrictives liées à l’application de l’État d’urgence sanitaire, ont été néfastes pour les acteurs de la filière lait. Parmi les plus grands dangers qui menacent cette filière, « les éleveurs se sentent frustrés à cause de la mévente de leur production. Du coup, ils sont réticents à investir dans la culture fourragère alors que cela constitue un aliment de base garantissant la qualité et la quantité de la production laitière. Chaque année, en cette période de contre-saison, nous recevons des commandes de semences de fourrage atteignant plus d’une tonne. Maintenant, il n’y a presque pas d’achats  de semences fourragères. Ce qui pourrait compromettre la prochaine production laitière qui a déjà une saisonnalité », d’après toujours les explications du PCA de MDB.

Moyen de transport. En revenant sur la commercialisation de la production laitière et de ses produits dérivés, il a également fait remarquer que ce n’est plus bien structuré. En effet, « bon nombre de transformateurs disposent de véhicules frigorifiques pour transporter leurs produits finis au départ de leurs unités de production jusqu’au marché de la Capitale. Les « taxi-brousses » constituent leur principal moyen de transport pour évacuer leur production. Ce sont notamment les éleveurs et les transformateurs en provenance de Manjakandriana, d’Arivonimamo et de Vakinankaratra qui en ont besoin. Mais dans le cadre de ce reconfinement, ce moyen de transport en commun reste encore interdit », a-t-il évoqué. En revanche, les ventes commencent à reprendre à la normale au niveau des quatre centres de collecte de lait mis en place par le MDB et ses partenaires, à savoir les centres de collecte à Mahitsy, Antohomadinika, Anosizato et à Imerintsiatosika, et ce, après un arrêt d’activité qui a duré pendant au moins une semaine jusqu’à trois semaines en raison de ces mesures de confinement.

Mesures d’accompagnement. Et parlant des mesures prises par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat qui consistent à sanctionner les industries locales ne disposant pas d’une autorisation de mise en commercialisation de leurs produits, le PCA de MDB, Haingotiana Razafindraibe s’exprime. En fait, « notre économie dépend fortement de l’informel. Bon nombre d’acteurs informels opérant dans tous les secteurs d’activité, y compris la filière lait, sont fortement touchés par cette crise sanitaire liée à la pandémie de covid-19, il serait ainsi mieux de les faciliter à se formaliser en appliquant des mesures d’accompagnement sinon ils risquent de disparaître à jamais. L’un des nos objectifs consiste d’ailleurs à formaliser ces acteurs informels, mais dans le cadre de cette crise sanitaire sans précédent, ceux-ci ont encore besoin de soutien pour pouvoir relancer leurs activités », a-t-il souligné. Par ailleurs, il a sollicité la population malagasy à consommer davantage de produits laitiers qui lui  permettront de se renforcer  pour faire face au covid-19.

Navalona R.

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