Comme chaque année, le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche porte à la connaissance du grand public que la fermeture de la pêche aux langoustes est fixée du 1er octobre jusqu’au 31 décembre.
Mis à part la pêche proprement dite de ces ressources halieutiques qui font la réputation de Madagascar, la mise en vente, la vente, l’achat, le transport et le colportage de ce produit sous toutes ses formes sont également prohibés durant cette période. Les régions à forte potentialité en langoustes, comme Atsinanana, Analanjirofo, Sava, Diana, Sofia, Boeny, Melaky, Menabe et Atsimo Andrefana, sont concernées par cette mesure. Ainsi, chaque société de pêche, les collecteurs, les poissonneries, ainsi que tous les revendeurs de ce produit de mer qualifié de luxe, sont tenus de déclarer les stocks en leur possession à la date de 30 septembre 2020 auprès de la direction régionale de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche la plus proche. La date limite de cette déclaration de stocks est fixée au 9 octobre 2020.
6 millions d’ariary. Pour sa part, l’organisation Transparency International Initiative Madagascar (TI-MG) a soulevé que des risques de corruption dans la chaîne de valeur de la filière langouste sont identifiés. C’est d’ailleurs l’objet d’un premier atelier de diagnostic organisé dernièrement par cette entité, dans le cadre de la mise en œuvre du projet PrAda (Projet d’adaptation des chaînes de valeur agricoles au changement climatique) à Taolagnaro. Tous les acteurs travaillant dans tous les maillons de la chaîne y ont participé. Le Bianco, qui est le partenaire technique et financier de TI-MG dans l’organisation de cet événement, ainsi que les organisations de la société civile locale, y ont également pris part. Quant à l’Alliance Voahary Gasy, qui est une plateforme d’organisations de la société civile œuvrant pour l’environnement, elle ne ménage pas ses efforts pour lutter contre les trafics de toutes les ressources naturelles, y compris les ressources halieutiques. Pour ce faire, elle ne cesse d’interpeller l’État afin d’appliquer de manière effective les lois en vigueur, tout en affligeant des sanctions exemplaires. Raison pour laquelle elle met en garde dans une publication toute personne qui exerce la pêche, transborde, débarque, détient, vend, achète, transporte, traite et transporte des espèces de ressources halieutiques pendant les périodes de fermeture de la pêche, qui sera punie d’une amende. Cette amende à payer par le contrevenant varie de 600 000 à 6 millions d’ariary, pour la petite pêche commerciale, selon la loi 2015-053 dans son article 92.
Fruit de mer très prisé. Force est de reconnaître que la langouste constitue un fruit de mer très prisé, aussi bien sur le marché local qu’international, et ce, malgré le fait qu’il soit qualifié de produit de luxe, car son prix n’est pas à la portée de toutes les bourses. À titre d’illustration, le prix d’un kilo de ce produit halieutique est aux environs de 40 000 ariary pour un commerçant qui effectue une vente en ligne de fruits de mer, tout en assurant la livraison à domicile. Les touristes étrangers raffolent également des plats de langoustes durant leurs séjours à Madagascar, principalement dans ces régions productrices. Dans un restaurant en France, un plat de langouste entière rôtie, accompagnée de son duo de purée et de légumes croquants s’achète 39 euros. Les membres de la société civile interviennent dans la gestion durable de l’exploitation de ce produit halieutique en luttant contre la corruption dans la chaîne de valeur, car des langoustes sont vendues, voire exportées illicitement malgré la fermeture de la pêche, et ce, sans respecter la taille marchande.
Navalona R.