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vendredi, juillet 4, 2025
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Filière Or blanc : « Au moins 50% de la production laitière est jetée chaque jour » dénonce Haingotiana Razafindrainibe, PCA de MDB 

L’Or blanc ne trouve plus preneur alors que c’est un des éléments nutritifs indispensables permettant d’augmenter le système immunitaire des Malgaches pour faire face au coronavirus. 

Cette filière porteuse est en danger depuis l’apparition du COVID-19 à Madagascar.  Actuellement, « au moins 50% de la production laitière est jetée chaque jour dans les régions à forte potentialité comme Analamanga, l’Itasy et le Vakinankaratra. Les éleveurs de vaches laitières se plaignent ainsi car la plupart des collecteurs ou transformateurs ne viennent plus prendre leur production. Certains viennent quand même, mais tous les deux jours tout en réduisant les quantités », a dénoncé Haingotiana Razafindrainibe, le président du conseil d’administration du Malagasy Dairy Board (MDB), une plateforme regroupant tous les acteurs opérant dans les chaînes de valeur de la filière Or blanc à Madagascar. 

Soutien de l’Etat. Pour le cas de Mahitsy, entre autres, bon nombre d’éleveurs qui marchent à pied sur un trajet de 20 km sont obligés d’étaler leur lait mis en bouteille en plastique au bord de la route nationale, en le vendant à un prix dérisoire, soit 1 000 ariary le litre et demi de lait. En temps normal, le litre de lait s’achète en moyenne à 1 600 ariary. En effet, « il s’agit d’une question de survie étant donné que nous ne pouvons pas acheter de quoi manger si nous n’arrivons pas à vendre du lait tous les jours », déplorent-ils. Certains éleveurs effectuent du porte-à-porte pour pouvoir écouler leur production. « A part l’autoconsommation, la production laitière invendue est tout de suite jetée, surtout celle qui est issue de la traite des vaches dans l’après-midi. En fait, les éleveurs encadrés par le MDB se professionnalisent. Ils peuvent traire leurs vaches deux fois par jour. C’est pourquoi l’Etat doit leur venir en aide afin qu’ils puissent bénéficier d’appuis techniques et financiers pour se lancer dans la transformation laitière. Ces éleveurs doivent en même temps acheter des provendes pour assurer l’alimentation régulière de leur bétail. Sans le soutien de l’Etat, ils n’auront pas les moyens de relancer cette filière après cette crise sanitaire », a indiqué le PCA de MDB

.En outre, d’autres opérateurs qui assurent la collecte de lait pour ravitailler le marché de la capitale grognent concernant le transport de ce produit. « En dépit de l’annonce faite par les autorités compétentes sur la chaîne nationale, affirmant que tout véhicule transportant des produits alimentaires destinés au marché de la capitale peut circuler librement, les éléments des forces de l’ordre postés aux barrages à l’entrée de la Ville des Mille imposent une autre loi. A chaque barrage sur l’axe de Mahitsy, entre autres, ils disent qu’il faut encore attendre les consignes de leur supérieur. Et ce n’est qu’après plus de deux heures d’attente qu’ils nous laissent partir, alors que le lait est un produit facilement périssable. Nous n’avons également plus assez de temps pour écouler nos stocks car les points de vente doivent être fermés avant midi. Et c’est une grosse perte, puisqu’elle représente 75% de notre production collectée dans la journée », a soulevé un opérateur. 

Une entreprise fermée. Force est pourtant de reconnaître que la demande des consommateurs finaux est en hausse, surtout depuis l’apparition du coronavirus à Madagascar. « Mais nous n’arrivons pas à la satisfaire puisqu’on ne peut vendre que le matin jusqu’à 12 heures, en plus des problèmes de transport. Du coup, nous ne vendons plus que 300 litres au lieu de 700 litres par jour avant les mesures de confinement », témoigne un autre opérateur de la filière lait. Dans la région Vakinankaratra, « des coopératives transformatrices ont carrément réduit leur commande auprès des éleveurs, passant de 1 000 litres à 600 litres par jour. Une entreprise de transformation de lait appartenant à un étranger a été fermée à cause de cette épidémie. Le propriétaire a déjà quitté le pays. Et à Betafo, les éleveurs se plaignent également car plus aucun collecteur ne s’y rend actuellement. C’est dû en partie à la peur du coronavirus. L’Etat doit ainsi prendre des mesures d’accompagnement, sinon les acteurs de cette filière Or blanc risquent de disparaître », a fait savoir le PCA de MDB.  

Navalona R.

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