L’utilisation des semences certifiées est incontournable pour l’amélioration de la production tant en quantité qu’en qualité. Cependant, seuls 8 % des paysans qui pratiquent la riziculture en utilisent. Or, la culture rizicole est stratégique à Madagascar. D’où l’importance du sous-secteur semences de riz. « Tous les acteurs concernés par la filière riz en sont conscients et s’y sont penchés en saisissant l’opportunité offerte par l’initiative CARD (Coalition for Africa Rice Development). C’est un groupe consultatif des bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux qui vise le doublement de la production rizicole en Afrique subsaharienne en dix ans », a expliqué Oliva Rafalimanana, le Point Focal du CARD à Madagascar, lors de l’atelier de pré-validation du document de stratégie nationale sur les semences de riz à Madagascar, qui s’est tenu hier au DLC à Anosy.
Besoins. En fait, « nous disposons d’une stratégie nationale sur les semences mais c’est pour toutes les filières agricoles. Désormais, ce document qui est mis en conformité avec la Stratégie Nationale de Développement Rural (SNDR), servira spécifiquement au riz. Une task force regroupant toutes les parties prenantes comme les opérateurs semenciers, les groupements de producteurs de semences et les ministères concernés, a élaboré ce document tout en tenant compte des consultations régionales », a-t-elle poursuivi. L’objectif de cette stratégie consiste à promouvoir la production en utilisant des semences de riz de qualité en quantité suffisante et répondant aux besoins des agriculteurs.
Redynamisation. Notons que la quantité de semences certifiées et garanties par l’Agence Nationale de Contrôle Officiel des Semences et des Plantes en termes de qualité n’est que de l’ordre de 1 000 tonnes par an. « Mais il y a également des Groupements des paysans producteurs de semences de qualité encadrés par les centres de recherche comme FOFIFA et FIFAMANOR qui produisent des semences améliorées », a-t-elle enchaîné. Afin de booster la production de semences de riz de qualité, il a été évoqué lors de cet atelier la redynamisation des 40 Centres de Multiplication de Semences (CMS) appartenant à l’Etat dans tout Madagascar, et ce, en partenariat avec le secteur privé. « Seuls huit CMS sont opérationnels alors que la demande en semences ne cesse d’augmenter au niveau des paysans », a fait savoir Oliva Rafalimanana. La mise en place d’un environnement incitatif et sécurisant pour le développement de la filière ainsi que la vulgarisation et l’application des textes réglementaires y ont été également soulevées, sans oublier la professionnalisation des paysans. La vulgarisation de l’utilisation de semences certifiées et la disponibilité de cet intrant font aussi l’objet de discussion.
Navalona R.