Les actions pour la concrétisation de la recommandation du président de la République de faire baisser les prix du riz dans un délai d’un mois et demi prennent forme. La task force sur le riz a été officiellement mise en place.
Deux départements ministériels, en l’occurrence, le ministère de l’Industrialisation et du Commerce, et le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage sont à la tête de cette structure dont la principale mission est d’assurer l’amélioration de la gouvernance de la filière toute entière afin que le riz soit disponible à tout moment et accessible à la population malgache.
Abus des spéculateurs
Sur certains marchés de la capitale, le Makalioka est actuellement vendu à 1 200 ariary le kapoaka, à Toliara la même variété de riz est vendue à 1 100 ariary le kapoaka. Autrement dit, dans le Grand Sud, plus loin de plus de 1 000 km des zones de production, le riz est moins cher que dans la capitale, plus proche des régions productives comme Ambatondrazaka, Amparafaravola, Vakinankaratra… Cette situation démontre à quel point, le circuit de distribution de cette denrée alimentaire est anormal. Et les abus des spéculateurs qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts ne sont évidemment pas étrangers à cette triste réalité. Hier, lors de la mise en place officielle de la Task force riz, le ministre de l’Industrialisation et du Commerce David Ralambofiringa a été ferme en annonçant que le gouvernement sera dorénavant intransigeant à l’encontre des spéculateurs qui continueront à s’adonner à ce genre de trafic dont les premières victimes ne sont autres que les paysans producteurs et surtout les consommateurs. « La protection des intérêts des producteurs et des consommateurs n’est pas négociable », a indiqué le ministre David Ralambofiringa qui présidera le comité de pilotage de la Task force riz.
Travailler ensemble
Une task force qui, malgré son nom, ne sera pour autant pas un organe de répression, d’intimidation et encore moins de spoliation. « Task force veut dire, travailler ensemble », a précisé le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, François Sergio Hajarison, coprésident de la structure qui regroupera toutes les entités publiques et privées concernées par la filière riz. A court terme, la task force se fixe l’objectif de stabiliser les prix sur l’ensemble du territoire national. « Nous allons concrétiser les recommandations du président de la République pour un prix à 750 ariary le kapoaka du riz », a réitéré le ministre de l’Industrialisation et du Commerce. Un objectif qui sera atteint si l’on tient compte de la disponibilité actuelle du riz, constatée lors des descentes effectuées par étape puisque l’objectif de la task force est aussi de garantir la disponibilité constante du riz sur le marché, pour le bien-être de la population. Une mission qui ne relève pas de l’utopie si l’on considère l’évolution de la production rizicole de ces dernières années. En 2024, on constate une augmentation de la production rizicole en 2024 de l’ordre de 4% par rapport à 2023. Mais un gap de 300 000 à 400 000 tonnes est encore à combler. D’où le recours aux importations surtout durant la période de soudure. Pour mettre un terme à ces importations qui influent négativement sur la balance commerciale du pays, l’objectif présidentiel de transformation agricole pour une production supplémentaire de 1 000 000 de tonnes constitue le défi ultime de la Task force riz. A moyen terme, l’objectif est aussi de faire de Madagascar, un pays exportateur de riz.
R.Edmond.