
Bon an mal an, Madagascar continue de trôner dans sa position de champion du monde de la vanille. L’administration et les opérateurs de la filière continuent d’œuvrer ensemble pour préserver la qualité et éviter une chute vertigineuse des prix.
Deuxième pourvoyeur de devises, la vanille continue encore et toujours de jouer un rôle de premier ordre dans l’économie du pays. Mais l’or noir de Madagascar continue aussi de subir les aléas de l’instabilité des prix sur le marché international.
Compatible. Actuellement, l’heure est à la chute des prix internationaux. Obligeant l’administration à prendre les mesures adéquates pour sauver la filière et de préserver ainsi les intervenants, depuis les planteurs jusqu’aux exportateurs. On rappelle en effet qu’en fin février, le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, a publié un avis sur le prix de référence minimum de la vanille à l’exportation. A savoir : 350 dollars le kilo. Sur le plan local le prix de cession minimum de la vanille préparée est fixé à 900.000 ariary le kilo. Destiné à éviter la chute brutale des prix, cette mesure a pourtant fait l’objet d’une contestation de la part d’une frange des opérateurs. Mais d’autres acteurs de la filière estiment pour leur part que cette mesure ministérielle est compatible avec les objectifs de sauver la filière vanille d’une autre crise. C’est le cas notamment du Groupement des Exportateurs de Vanille de Madagascar (GEVM).
Référence. Pour ce groupement en effet, il est plus que jamais temps de stabiliser aussi bien la qualité que le prix de la filière vanille. D’où la nécessité de prendre ces mesures de fixation des prix locaux et à l’exportation. « Une telle décision est susceptible d’inciter les producteurs et les exportateurs à soigner la qualité de la vanille et en même temps d’éviter l’instabilité des prix ». En tout cas, en procédant à cette fixation d’un prix minima à l’exportation, l’administration estime que les 350 dollars par kilo reflètent en fait, le prix de revient de la vanille préparée de la campagne 2019/2020. Et ce, en tenant compte du prix moyen de la vanille verte et de son ratio de traitement. Quant au prix de cession local, il s’agit d’un cours de référence pour la vanille de qualité stabilisée et non pour les produits non stabilisés ou de qualité médiocre. On attend en tout cas les résultats de ces mesures de stabilisation et de protection de la filière vanille de Madagascar.
Conseil National de la Vanille. En attendant, les opérateurs de la filière, dont le GEVM, continuent d’œuvrer avec le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, pour maintenir la filière vanille dans son statut de pourvoyeur non négligeable de devises et d’emploi. La prochaine étape sera la création imminente du Conseil National de la Vanille qui penchera entre autres sur la mise à jour des textes et règlementations, et sur les standards de qualité et de délivrance d’agrément. L’objectif étant de faire en sorte que Madagascar puisse rester le champion du monde de la vanille aussi bien en qualité des produits qu’en prix. Un défi relevable quand on sait que malgré une petite dégradation passagère, la vanille malgache retrouve petit-à-petit sa très bonne qualité depuis les deux dernières années. Les pays producteurs concurrents, comme la Papouasie Nouvelle Guinée, l’Inde ou encore l’Indonésie, n’ont qu’à bien se tenir. Leur produit est encore loin de pouvoir égaler le label vanille de Madagascar.
R.Edmond.