Liquider à tout prix le stock. Tel est l’objectif fixé aussi bien par les autorités que les opérateurs pour sauver la filière vanille de la crise qui la menace actuellement. Aucune résolution n’a été prise à l’issue de la réunion des exportateurs de vanille mais l’on s’achemine visiblement vers l’octroi de nouveaux agréments à d’autres exportateurs.
Le ministre de l’Industrialisation, du Commerce et de la Consommation Edgard Razafindravahy a reconnu, hier, lors d’une interview accordée aux journalistes en marge de la réunion qu’il a tenue avec les exportateurs que la difficulté rencontrée par la vanille malgache réside aussi bien au niveau du marché local qu’international.
Mévente
Sur le marché intérieur tout d’abord, les paysans et les préparateurs peinent à trouver preneurs. Une mévente qui a d’ailleurs provoqué la grogne des opérateurs locaux qui ont initié le mouvement SOS Vanille pour exprimer leur mécontentement. Il aura fallu le déplacement d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre Edgard Razafindravahy pour désamorcer la bombe. Les pourparlers ont notamment permis d’arrêter le mouvement SOS Vanille. L’autre problème de la vanille se situe au niveau du marché international où le prix à l’export imposé par l’Etat ne passe visiblement pas. Résultat : les acheteurs internationaux ne se bousculent pas et les exportateurs malgaches se retrouvent dans une situation de surstock. L’on fait état de l’exportation de seulement 620 tonnes de vanille depuis le début de la campagne au mois de novembre. Une situation anormale aux yeux de certains exportateurs qui annoncent que normalement en pareille période, l’on devrait dépasser largement les 1.000 tonnes exportées. La crainte des opérateurs est d’autant plus grande quand on sait qu’outre la production de la dernière campagne, il y a encore un report de stock à liquider.
Trois options
Quoiqu’il en soit, autorités et opérateurs sont actuellement en pleine recherche de solutions pour sauver la filière vanille. En février dernier, les exportateurs agréés ont été invités à acheter leur quota auprès des producteurs. Seule une partie des exportateurs ont satisfait à leur engagement. L’objectif d’écouler le stock est encore loin d’être atteint. « Le cas échéant on peut faire appel à d’autres exportateurs, a laissé entendre le ministre » qui a cependant laissé aux exportateurs l’initiative de trouver et de proposer des solutions. «Les opérateurs continuent à se réunir et il y aura des résolutions » a continué le ministre. Concernant justement cette réunion des exportateurs, ces derniers ont été avares de déclarations malgré la présence des journalistes qui avaient patienté pour avoir leurs réactions. Nous avons pu interroger l’un d’entre eux qui a fait remarquer qu’en raison de l’absence de nombreux exportateurs, il est encore difficile de dégager une décision. Trois options pourraient se dégager. Un statu quo, donc le maintien des 88 exportateurs agréés ; une libéralisation totale ; et enfin l’engagement d’un processus pour trouver les meilleurs moyens de redonner à la vanille malgache son blason.
Protection
Dans tous les cas, la priorité des priorités pour le ministre Edgard Razafindravahy est la protection des paysans planteurs qui sont à la base de la filière. «Dans n’importe quel pays, les autorités défendent les intérêts des paysans et nous allons également le faire » a insisté le ministre en précisant que « la fixation d’un prix plancher de 75.000 ariary le kilo de la vanille verte aux paysans se justifient par ce souci de protection des paysans producteurs ». Bref, la meilleure façon de gérer la filière réside dans ce concept de protection des paysans qui ne doivent plus être des laissés pour compte.
R.Edmond.