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jeudi, juin 5, 2025
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Filières d’exportation : Reversement des 50% du bénéfice net à l’export dans le secteur de production

Les producteurs qui se lancent dans le système inclusif s’engagent à respecter la qualité de leur production. (Photo d’archives)
Les producteurs qui se lancent dans le système inclusif s’engagent à respecter la qualité de leur production. (Photo d’archives)

Des opérateurs membres du secteur privé ont déjà appliqué le système inclusif dans trois filières d’exportation dans la région Atsinanana. Compte tenu des résultats, ils sont convaincus que c’est un moyen efficace nous permettant d’atteindre une croissance inclusive tant prônée par l’Etat actuel.

Certains projets de développement financés par les bailleurs de fonds  ne contribuent pas efficacement à l’amélioration de la production  agricole aussi bien en quantité qu’en qualité. Madagascar risque en même temps de perdre d’une manière progressive sa part de marché sur le plan international faute de compétitivité de ses produits. De leur côté, des opérateurs membres du secteur privé reconnaissent qu’ils ont une part de responsabilité dans cet état de fait, selon leurs dires. En effet, « nous n’avons pas apporté des propositions dans le cadre de l’élaboration de ces projets financés par des crédits que le peuple malagasy doit encore rembourser. Pour y remédier, nous avons mis en place un système inclusif pour une meilleure redistribution de revenu. Il s’agit d’un reversement des 50% du bénéfice net à l’export dans le secteur de production afin de revaloriser les filières d’exportation », ont-ils évoqué.

 Fonds commun. Ils tiennent à préciser que ce bénéfice net est obtenu après la réduction des charges d’exploitation et des amortissements. Et parmi ces 50% du bénéfice net, les 10% seront alloués dans un fonds commun dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire des petits producteurs. En effet, « ces derniers ont un faible pouvoir d’achat ne leur permettant même pas d’acheter des semences de qualité pour booster la production. Ils n’ont même pas trouvé les moyens de subvenir à leurs besoins en nourriture, de payer les frais médicaux en cas de maladie et de scolariser leurs enfants. En conséquence, il y a une recrudescence de l’insécurité dans le milieu rural qui plus est le site de production », ont-ils soulevé. Mais grâce à ce fonds commun, ces membres du secteur privé leur octroient des semences servant à améliorer leur sécurité alimentaire. Les petits producteurs bénéficiaires de ce système inclusif peuvent également accéder aux soins de santé de base en collaborant avec des centres de santé locaux, et ce, par le biais d’un système de mutuelle. La scolarisation de leurs enfants sera aussi privilégiée. La réhabilitation des points noirs des tronçons de route en vue d’une évacuation des produits agricoles dans les zones reculées ainsi que les activités de reboisement seront aussi financées par le biais de ce fonds commun.

Déjà appliqué. Et une fois que leurs besoins quotidiens seront satisfaits, ils peuvent se consacrer à l’amélioration tant en quantité qu’en qualité de leur production. Pour ce faire, les 40% restants du bénéfice net à l’export seront d’ailleurs réinvestis dans le secteur de production et destinés en même temps à l’amélioration de leur bien-être. « Ce système inclusif n’est pas un projet à réaliser. C’est déjà appliqué dans trois filières d’exportation, à savoir le litchi, la cannelle et le poivre. Près de 252 familles de producteurs issues des douze communes rurales dans la région Atsinanana ont intégré ce système inclusif en s’engageant à respecter la qualité et à bannir les cultures sur brûlis pour préserver l’environnement. Une de ces douze communes concernées s’est impliquée activement dans ce système inclusif. Et 500 autres familles de producteurs se sont manifestées à s’y intégrer à l’issue de l’assemblée générale de l’association qui aura lieu en juillet prochain », ont fait savoir ces opérateurs promoteurs.

Marché stable. Force est de remarquer que la mise en place de ce système inclusif contribue à l’élimination des spéculateurs des filières d’exportation tout en redistribuant les revenus de façon équitable. Du coup, « les petits producteurs peuvent devenir des vrais entrepreneurs  car ils seront parmi les principaux acteurs au niveau international », ont-ils enchaîné. Par contre, « la viabilité de ce système nécessite un marché stable où la loi de l’offre et de la demande règne », ont-ils conclu.

Navalona R.

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