
Le zébu fascine, cet animal ayant traversé les millénaires aux côtés des malgaches, se retrouvent dans le nouveau film de Claude Stadelmann et Laland avec « Omby, Madagascar et le zébu ». l’avant-première se fera à Madagascar.
Un film de 77 minutes et un livre « corollaire » éponyme, la docu road-movie « Omby, Madagascar et le zébu » a été présentée hier au Kudeta Anosy. Les deux co-réalisateurs, le suisse, Claude Stadelmann et le malgache Laland, ont été présents. « On a commencé en 2013, on a fini en 2017–18, donc on a pris du temps, mais en filmant des petits bouts ici et là », fait savoir Claude Stadelmann. Pour ainsi dire, ce travail a été accompagné par le temps, comme le résume si bien Laland, « parce que les zébus, on ne peut pas les inciter à faire ceci ou cela. Donc, les images ont été prises au vif, sans de grandes préparations ».
Du coup, il a fallu que ce dernier suive pendant plus de dix jours des bouviers, des « dabokandro » dans le jargon du métier. A travers les monts, les plaines et les attaques des voleurs de zébus. Et les deux ouvrages regorgent d’anecdotes aussi incroyables les uns des autres. « On a suivi 170 têtes de zébus. Et donc on a marché avec eux, on a tourné avec eux. Un soir dans un endroit, pas très loin où nous dormions, il y avait une attaque effectivement de dahalo. Même pas 500 mètres parce qu’on a bien entendu. Et puis vers minuit, je suis sorti de ma tente, ma tête tout simplement. J’ai regardé tout autour, personne ne bouge. Donc moi je pense que, comment se fait-il qu’en entendant tous ces cris et tout ça, ils ne bougeaient pas. Et puis on est resté tranquille jusqu’au petit matin… Après, j’ai demandé aux gars qui accompagnaient les zébus, les bouviers pourquoi ils ne bougeaient pas, ils m’ont répondu – efa mihidy ireo – m’ont–ils répondu », évoque Laland.
A travers le film, les mystères, les secrets des bouviers, les rituels protecteurs… Bref, les vécus de transhumance entre le lointain enclos à zébu et l’assiette de steak sur les tables des grandes villes sont révélés comme un monde oublié. Un quotidien et des vies qui se rejoignent dans une sorte de voile où l’économique, l’humain et le culturel, en bon enfant, se côtoient. Sans prétendre à être une œuvre salvatrice ou un genre de « gonzo-journalisme » à la Michael Moore, Claude Stadelmann s’explique. « Le film est pour moi à la fois un cri du cœur pour cette île que j’aime par-dessus tout, et à la fois une sorte de boucle à laquelle j’arrive à mon âge et que je voulais signifier et exprimer à travers ».
Né en 1945 à Delémont en Suisse, Claude Stadelmann possède un CV aussi fourni qu’une assiette de fromage. Ses produits comme « Taxi–Vanille » (1995), « Le professeur Ratsimamanga » (2000) et plusieurs autres productions consacrées à Madagascar, a forgé en lui une admiration assumée pour ce pays. Laland est par contre, un photographe aguerri, connu et reconnu à travers ses instants de nature et de beauté de la Grande Île. Sa connaissance des coins et recoins de l’Île Rouge accompagnée de son énorme talent derrière l’objectif, en ont fait une référence auprès de sa génération. Mais sans un travail d’équipe, « Omby, Madagascar et le zébu » n’aurait pas autant de consistance. Une équipe de terrain tout aussi discrète et efficace composée de Clément Andrianarisaina, Mamy Mahenintiana, Njaka Rajaonasaona, Arthur Ravoniarison, Jean Yves Rakotondramoma et Stéphane Calles.
Pour son avant–première, il sera diffusé à l’Ifm Analakely le 12 mars à partir de 19 h. Avant de partir pour le festival « Francofilm » du 18 au 27 mars à Berne en Suisse. Et enfin, pour être présenté officiellement à travers l’Europe le 22 avril. L’ambassadeur de Suisse, Chasper Sarott était présent lors de cette présentation de « Omby, Madagascar et le zébu » à la presse.
Maminirina Rado
Bravo Claude !